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Moi, moi et moi

Et si je devenais ambitieuse ?

Les filles, nous sommes en 2011. Et côté carrière, notre moitié de l’humanité reste à la traîne, pour plein de mauvaises raisons. Certains freins sont structurels à notre société et il faudrait redescendre dans la rue pour que le gouvernement se décide à appliquer les lois sur la parité ou l’égalité salariale. Mais d’autres freins sont personnels – parce qu’on intériorise une situation de faiblesse.

peggy olson mad men

Peggy Olson dans Mad Men. Regarde cette série. Vite.

Être ambitieuse, c’est avant tout s’autoriser à l’être. Ce qui oblige à renverser plusieurs idées reçues, solidement implantées dans notre pauvre petit cerveau de femme.

Sortir de l’assistanat

Beaucoup de petites filles sont encore éduquées dans le but d’épouser un homme riche. « Tu veux une piscine ? Trouve-toi un médecin ou un avocat. » Même moi je l’ai entendu – dans la bouche de copines, en toute honnêteté. La manière la plus simple de grimper l’échelle sociale reste, pour une femme, de faire ce qu’on appelle pudiquement « un beau mariage ». Vraiment, si beau que ça ? N’être, à tout jamais, que la « femme-de-notable » ? Celle qui fait du point de croix ou de l’humanitaire-de-salon, histoire de se donner bonne conscience ? Je n’ai rien contre épouser un avocat, attention. A condition d’être moi-même au niveau.

Sortir de l’ambition « pour femmes »

La presse propage souvent l’idée qu’une existence réussie, à hauteur de femelle, revient à concilier famille et carrière (et donc, dans 90% des cas, de finir par privilégier la famille, parce que le monde est hostile là-dehors). C’est très bien de bosser tout en étant mère. Mais ce n’est pas vraiment ma définition de l’ambition, c’est même super limité comme idéal. Pourquoi on parle toujours de bébés, et jamais d’argent, de voiture de fonction, d’assistants personnels et de pouvoir ? Ce sera plus facile de monter les échelons hiérarchique quand on s’autorisera à parler le langage de la hiérarchie – un biberon à la main s’il le faut.

Sortir du découragement

Pour l’ambition comme pour tant d’autres choses, on part un peu perdantes. Les femmes n’occupent que peu de postes à responsabilité, elles ne sont même pas foutues d’être représentées dans les instances administratives, elles se retrouvent « de toute façon » coincées par le plafond de verre, au bout d’un moment il ne faut plus lutter seulement contre le machisme des vieux mecs, mais contre des femmes qui nous traitent en rivales… Tout ça donne envie de retourner bosser au Smic, non ? Et bien non. Un plafond de verre, ça s’explose sous la pression. Un souci de hiérarchie, ça se contourne à coups de networking bien placé. Mais il n’y a pas de fatalité féminine. Certainement pas.

Sortir du biologique

Et évidemment, ce serait écrit dans nos gènes : on serait moins aptes à prendre des risques, trop douces pour le monde du travail, trop empathiques pour les coupes budgétaires, trop molles pour l’ultra-compétitivité des traders. Mais dites-moi, chères années 50, que faites-vous en 2011 sur Mad ? Toutes ces « preuves » scientifiques ont été balayées par des études sérieuses qui ne mènent qu’à une seule conclusion : si tu veux être cheffe du monde, ce n’est certainement pas tes hormones ou la taille de ton cerveau qui t’en empêcheront.

Sortir de la peur de l’abandon

Il paraît que les femmes ambitieuses font peur. Il paraît aussi que si c’était vrai, j’aurais vécu plus de deux heures de célibat ces dix dernières années. Je suis certaine que les histoires de nanas plaquées parce qu’elles font plus de chiffre que leur mec sont vraies, mais si tu es ambitieuse, je ne vois pas bien pourquoi tu traînes avec un boulet capable de te reprocher tes succès (ceci vaut aussi pour les potes… hé oui, ça arrive). Mais je vois surtout un problème générationnel qu’on n’aura pas à affronter. Je peux garantir qu’il existe des hommes qu’une femme ambitieuse fait fantasmer. Je peux même donner leurs numéros de téléphone :)

Sortir des fausses excuses

Souvent on se bloque : « je ne suis pas intéressée« . Comme si avoir un chauffeur, donner des directives et se prélasser dans un grand appartement étaient des tortures utilisées à Guantanamo. En tant que femmes, on nous encourage à nous « épanouir émotionnellement » en répétant des histoires de patronnes devenues profs de yoga – propageant l’idée que finalement, l’ambition ne nous rendra pas heureuses. Euh, alors moi je voudrais d’abord essayer, si ça vous dérange pas.

Mais évidemment, tous mes encouragements ne vaudront rien si vous n’affrontez pas la véritable force obscure : le manque de confiance en soi. Le doute. La flemme. La conviction qu’on est mieux à sa place dans les seconds rôles. Et c’est ok : je ne suis pas là pour vous culpabiliser en plus de ce que vous vous infligez toute seule. Tout le monde ne peut pas avoir les dents qui rayent le plancher. Mais gardez en tête que l’ambition n’a pas à être agressive, c’est juste une aspiration à une vie meilleure : la satisfaction de faire de son mieux, d’arriver un cran au-dessus, de pouvoir se faire plaisir – que ça passe par PDG de l’Oréal ou manager suppléante chez MacDo.

Peut-être que vous aurez envie d’être ambitieuse plus tard. Ou jamais. Je voudrais juste que vous gardiez cette possibilité ouverte : pour vous, et pour les autres. Pour changer de vie à quarante ans, ou pour ne pas juger vos copines quand elles vous parleront de négo salariale à six chiffres – parce qu’on n’a pas besoin de se coller la pression les unes les autres.

Si vous renoncez à l’ambition, pas de problème. Mais que ce soit pour de bonnes raisons.

==

En complément, voici la vidéo d’une intervention de Sheryl Sandberg réalisée lors de TED. Pourquoi avons-nous aussi peu de femmes au top des entreprises ? La version sous-titrée en français se trouve sur ted.com.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

29
Avatar de Aude14
31 juillet 2012 à 19h07
Aude14
Up, déterrage de topic.

Je pense que je suis ce que l'on considère comme une nana ambitieuse. Cependant, je n'écraserai jamais personne pour réussir (ou alors faut vraiment vraiment vraiment me mettre en colère et se foutre bien comme il faut de ma gueule pour que je veuille écraser ce minable avorton... bref je m'égare )

J'ai toujours été ambitieuse, probablement parce que mes parents m'ont toujours expliqué que si je voulais vraiment quelque chose, je ne pouvais compter que sur moi-même. De même, j'ai vu ma mère se démener depuis toujours pour équilibrer les comptes et mon père se tuer à la tâche pour tenter de nous "offrir" une vie meilleure.
Ce n'est pas ce que je veux pour moi. Et compte tenu de ce que j'ai décrit plus haut, ben... Je me suis bien appliquée dans les études. Je précise quand même que j'ai quand même profité pendant tout ce temps, mais j'avais un objectif, et je me donnais les moyens de l'atteindre.

Et c'est probablement ça, l'ambition. Se fixer des objectifs, qu'ils soient matériels ou non. Je ne suis pas ambitieuse que dans mon emploi, je joue également au basket. Des années auparavant, j'avais intégré une équipe dont le niveau était largement supérieur au mien et j'avais un été pour combler mes lacunes. Je vous passe les détails, mais quand on s'extasie sur mon "shoot parfait" je réponds toujours que chaque balle qui passe l'arceau est teintée de sueur, de sang et de larmes. (Et je remercie mon cher papounet d'avoir passé autant de temps pour m'apprendre à shooter ). No pain no gain.

Dernièrement, avec ma meilleure amie, on a fait une liste de choses que l'on s'impose de réaliser avant nos 26 ans, une liste de ce qui nous tient à coeur. Car l'ambition, c'est aussi vouloir se réaliser à mon sens. J'avoue, on s'est un peu botté le cul mutuellement.

Je ne vois pas l'ambition QUE comme quelque chose de professionnel. Je vois l'ambition comme vouloir vivre sa vie comme on l'entend et se donner les moyens de réussir.

J'ai fait rire mon boss, lors d'un entretien indiv, il m'a demandé où je me voyais dans 10 ans : "Dans 10 ans, je ne sais pas, mais dans 20 je me vois bien dans un fauteuil comme le tien en train de poser la même question à une bleue. Alors disons à mi-chemin "

je résumerai juste par "I want to break free" (Freddy, si tu me lis )

Et heuuuu, je veux bien quelques numéros de tél de mecs qui aiment les femmes ambitieuses, j'ai tendance à faire peur à ceux de mon âge
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