Live now
Live now
Masquer
summer-body-film

À 18 ans, j’ai réalisé un film contre l’injonction au summer body

Gabrielle Margueritte a 18 ans, et elle veut être réalisatrice. #SUMMERBODY, c’est un projet collaboratif qu’elle a monté avec ses amies, pour se libérer des injonctions au corps parfait pendant l’été.

Il y a quelques jours, Louise a reçu le message de Gabrielle Margueritte sur Instagram, qui voulait nous partager sa dernière réalisation : un film intitulé #SUMMERBODY.

Avec sa réalisation simple, épurée, et pleine de justesse, cette vidéo m’a touchée, alors j’ai voulu la partager avec toi, chère lectrice, et en apprendre plus sur cette jeune femme de 18 ans hyper douée et créative !

Je ne m’arrête jamais de créer

Il y a un an, Gabrielle Margueritte quittait la Normandie après son bac pour venir faire ses études à Paris.

À la rentrée prochaine, elle intégrera une Khâgne à Créteil (deuxième année de prépa littéraire) avec une spécialité études cinématographiques.

Et malgré la quantité de travail que lui imposent ses études, elle met un point d’honneur à ne jamais s’arrêter de créer :

« Je trouve toujours du temps pour m’exprimer artistiquement : je joue du piano, dessine, fais de la photo, écris mes projets futurs et les réalise.

J’ai toujours eu besoin de m’exprimer, d’abord dans les arts plastiques avec ma grand-mère artiste peintre, puis dans le jeu théâtral et ensuite dans l’audiovisuel.

C’est en classe de troisième, grâce au cours d’analyse filmique de ma professeure de Français, que j’ai compris les possibilités d’expression artistique et politique que m’offrait le cinéma.

Mon envie de devenir comédienne s’est alors transformée en une envie d’être derrière la caméra pour pouvoir raconter mes propres histoires, créer mes images et illustrer mes engagements.

J’y voyais une grande liberté.

Actuellement, je réalise des films de manière non-lucrative mais souhaite plus que tout que la réalisation devienne petit à petit mon métier.

Pour l’instant, je souhaite intégrer une école de cinéma après la prépa, peut-être à Paris, Bruxelles ou Berlin. »

Tu l’as donc compris, Gabrielle Margueritte est une touche à tout, et elle espère pourvoir l’être dans sa future carrière dans le cinéma : de l’idée d’un film à sa diffusion, en passant par l’écriture, le cadrage, le montage, etc. Tout l’intéresse !

Actuellement elle réalise des projets comme des vidéos de ses voyages, des courts-métrages de fiction, des vidéos journalistiques/documentaires, des commandes comme la réalisation d’une bande-annonce de pièce de théâtre.

Ainsi que des projets collaboratifs comme #SUMMERBDOY.

#SUMMERBODY : un film collaboratif

#SUMMERBODY est un projet que Gabrielle a monté avec 9 amies à elles, toutes unanimes dans leur ras-le-bol contre les injonctions sur le corps des femmes encore plus présentes à l’arrivée de l’été.

Elle explique :

« Ce projet est né d’un ras-le-bol à la vue de l’arrivée de l’été et de la mention permanente du « summer body » dans les hashtags Instagram, la presse ou les discussions entre amies.

J’ai alors envoyé un message à une douzaine d’amies proches en leur faisant part de mon sentiment et de mon envie de vivre mon été comme bon me semble, et d’en encourager les autres.

Et l’idée m’est venue comme ça :

« Ça vous dirait que je vous prenne en photo avec un « #SUMMERBODY » écrit sur vos corps pour illustrer cela ?

Bien sûr, vous êtes libres de refuser sans vous justifier, et si vous êtes partantes, de montrer ce que vous voulez et comme vous le voulez ! »

Suite à l’enthousiasme de mes amies, de cette idée de quelques photos est née celle d’un projet plus ambitieux : un documentaire collaboratif.

Je me suis ensuite fixé des lignes directrices : un visuel simple (maillots de bain et mur de fond blanc) pour laisser la place aux mots.

Et une vidéo courte et saccadée pour ne pas ennuyer les gens et montrer la rapidité, la violence, et l’impact des mots. »

Un projet pour se libérer elles-mêmes des injonctions

Au fur et à mesure de discussions entre elles, le projet s’est étoffé pour donner cette version finale de 2 minutes 20.

On y voit des corps tous différents, proches des normes socialement acceptées ou non. Tout autant de corps qui sont déjà des #SUMMERBODY :

« En faisant cette vidéo, je voulais montrer ce qui devrait être associé au summer body : des corps tous différents, qui ne cochent pas toutes les cases de la norme du corps de l’été parfait (corps symétrique, peau épilée et lisse, ventre plat, abdos sculptés, grosse poitrine, écart entre les cuisses, fesses bombées, etc.).

Je voulais illustrer le fait qu’aucune pression sociale ne devrait pousser les femmes à modifier leur corps pour appartenir à une norme, que tous les corps sont valables et sont des summer body, tout simplement parce que c’est l’été et qu’ils existent.

Ce projet nous a libéré car il nous a permis de revendiquer l’existence des parties de nos corps trop souvent jugées « hors-normes ».

Cette vidéo s’adresse tout aussi bien à celles qui ont subi des violences verbales sur leur physique, qu’à ceux ou celles qui les ont dites, qu’à ceux ou celles qui n’étaient pas assez conscientes de la gravité de ces mots pour les femmes qui les reçoivent. »

Si tu veux suivre le travail de Gabrielle Margueritte, tu peux aller faire un tour sur son compte Instagram. Tu trouveras aussi d’autres de ses travaux sur sa chaîne YouTube !

Et toi, est-ce que cette vidéo te parle ? Est-ce que tu t’es sentie enfermée dans cette norme du #SUMMERBODY pendant ton été ?

À lire aussi : Je me suis toujours trouvée grosse, avec 10kg de plus ou de moins


Découvrez le BookClub, l’émission de Madmoizelle qui questionne la société à travers les livres, en compagnie de ceux et celles qui les font.

Les Commentaires

3
Avatar de Ann-ly
29 août 2019 à 19h08
Ann-ly
Super court-métrage, c'est vraiment un beau message qui est délivré !
Pour ma part, un truc que j'ai fait cet été qui m'a beaucoup aidé à décomplexer, c'est tout simplement me poser à la plage et observer le corps des femmes qui m'entourent. Ils sont tous différents et en même temps tous magnifiques. Beaucoup ne correspondaient pas au SummerBody dans sa définition actuelle mais ils n'en étaient pas moins beaux.
4
Voir les 3 commentaires

La société s'écrit au féminin