Talons extrêmes : du fétichisme sur les podiums ?

Ils s’appellent Alexander McQueen (2), Olivier Theyskens pour Nina Ricci (3) ou Antonio Berardi (1) et ils ont impressionné la planète Mode en créant des chaussures effrayantes de créativité. Entre le film fantastique et la plante carnivore, ces chaussures fascinent autant qu’elles font peur. Affreusement chères, incroyablement hautes et pour le moins handicapantes (on se souvient de Victoria Beckham s’appuyant sur son trépied de mari pour faire 3 pas avec dignité), elles nous scotchent au premier regard et si on n’est sûre de pas vouloir les porter, on applaudit quand même l’effort de créativité. Il y a du génie la dessous, oui, mais ne nous emballons pas trop précipitamment…

Les semelles compensées pour pieds ultra cambrés, les plateformes creusées et les talons aiguilles de 20 cm ça existe depuis longtemps mais pour le savoir il fallait, comme moi, avoir déjà fréquenté des forums et boutiques très spécialisées (fétichisme, transformisme ou sadomasochisme). Ces mots font un peu peur mais pour comprendre l’inspiration inconsciente ou non des grands créateurs, quelques explications s’imposent.

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Les ballet boots ou ballet shoes : c’est une sorte d’hyper talon généralement tournant autour des 20 cm qui place le pied à la verticale, plutôt que cambré. Un peu comme une pointe de danseuse mais avec un appui arrière qui aussi fin soit-il rend, à ce qu’on dit, le pas nécessairement prudent mais possible. Le plus souvent sous forme de chaussons de cuir ou latex verni, ces chaussures s’adressent à un public très averti qui voit en elle, l’hyper sexualisation du pied et la quintessence de la féminité…

Les pony shoes : le pied est ici ultra cambré et le talon se confond avec le semelle compensée. Ici on recherche un esthétique équestre, la « monture » se soumettant à son cavalier (présence de sabot apprécié) dans des jeux plus ou moins soft mais fort grotesques.

Les boots ou mules drag-queen :

talon plateforme ou ultra compensé, la chaussure repose sur un véritable bloc qui peut attendre 50cm de haut et est souvent prétexte à fantaisies de mauvais goût. Il peut contenir des luminaires, de l’eau, des objets ou bien être taillé (bulles ou entailles à l’arrière). Ici on cherche à caricaturer une féminité, à s’amuser et à se faire remarquer.

Chaussures vendues dans un réseau hyper sélectif (punitiveshoes.com…)

>>> Sur la page suivante, une dame en string, une autre qui voudrait bien que Romain revienne à la maison now, l’homme le plus grand du monde et Daphné Guiness icône mode devant l’éternel.

Je suis personnellement contre les talons, d’abord parce que ça fait mal au pied et ensuite parce que je mesure déjà bien assez. Je dis donc non à ces chaussures probablement très casse-gueules et je garde l’idée des ponyt shoes pour le second round de ma sexualité quand à 49 ans, j’aurais enfin décidé de m’amuser.

Alors que penses-tu de ces talons extrêmes ? Les créateurs qui font des chaussures hautes de plus de 10, 15 ou 20 cm ça t’inspire quoi ? As-tu déjà porté des talons aussi hauts ? Y’a-t-il une hauteur au delà de laquelle, il n’est esthétiquement pas préférable d’aller ? Et toi, si tu devais porter des talons extrêmes, tu choisirais plutôt quel genre :

1. Fétich-trash, comme les ballet boots, sorte de pointes montées sur aiguilles qui nécessitent un certain goût pour la souffrance… 2. Über-mode, comme Daphne Guinness et ses sculto-chaussures Nina Ricci même pas peur de ressembler à un satyre (collection actuellement en magasin). 3. Disco-club, comme Shauna Sand qui tente les bottes de drag-queen mais hésite encore sur la couleur. 4. Diabolico-festif, comme tous ces échassiers qui parcourent à grandes enjambées les fêtes de France, traumatisant petits et grands.