Blanche Gardin, toujours caustique, ironise sur Louis C.K. aux Molières

Ah, Blanche Gardin. Sa capacité à ne jamais être là où on l’attend force le respect.

Et je ne suis pas la seule à la penser, vu que la voix-off qui la présente pendant qu’elle gravit les marches pour récupérer son Molière de l’humour se demande aussi :

« La question que tout le monde se pose, c’est : que va-t-elle encore nous faire, Blanche ? »

Blanche Gardin et son discours aux Molières 2019

L’humoriste a remporté son second Molière de l’humour pour son spectacle Bonne nuit blanche, face à Florence Foresti, Michèle Bernier et Caroline Vigneaux.

Sa verve acérée ne lui a pas fait défaut pour ce court discours.

Après avoir remercié l’équipe qui l’encadre, Blanche Gardin revient sur son premier Molière, reçu en 2018, pour lequel elle avait déjà livré une prestation mémorable.

Prestation qui l’avait menée à rencontrer Louis C.K., humoriste américain, et plus, car affinités…

« Il s’était passé quelque chose d’un peu magique, l’année dernière, quand je l’ai reçu, parce que j’ai pu remercier Louis C.K. pour l’inspiration et ça lui est revenu aux oreilles.

Du coup, on s’est rencontrés et grâce à ça, je l’ai pécho !

Du coup, cette année, ça me tenait vraiment à coeur de remercier Bradley Cooper parce que, vraiment, son travail m’a vraiment beaucoup, beaucoup inspirée…

Et puis j’en ai marre que Louis me force à le regarder quand il se masturbe. »

Elle conclut en rappelant l’importance du métier des humoristes, qui au vu de l’état actuel du monde, « s’apparente beaucoup plus à de la médecine d’urgence qu’à du divertissement

 ».

Louis C.K. et #MeToo

Si tu n’as pas compris la pique de Blanche Gardin, laisse-moi te rafraîchir la mémoire.

En pleine tempête #MeToo, Louis C.K. avait admis s’être masturbé devant des femmes humoristes (qui ne cherchaient pas à avoir de relations sexuelles avec lui).

Il disait, dans son communiqué de presse :

« À l’époque, je me disais que mes actions étaient correctes parce que je n’ai jamais montré ma bite à une femme sans lui demander la permission avant.

Mais ce que j’ai appris plus tard dans ma vie, trop tard, c’est que lorsqu’on a du pouvoir sur une personne, lui demander de regarder votre bite n’est pas vraiment « lui demander ». C’est la mettre dans l’embarras.

Le pouvoir que j’avais sur ces femmes, c’est qu’elles m’admiraient. Et je ne me suis pas correctement servi de ce pouvoir. »

Depuis, Louis C.K. est remonté sur scène. Et a entamé une relation avec Blanche Gardin.

Blanche Gardin, Louis C.K., et l’humour qui dérange

Ça ne m’étonne pas de Blanche Gardin qu’elle lance cette pique sur la scène des Molières : l’humoriste est connue pour son amour du caustique, de la blague qui gratte, qui dérange, qui fait mal, même parfois.

Elle n’hésite pas à ironiser sur les violences sexuelles, sur les troubles mentaux, sur la détresse. Son humour n’est pas pour tout le monde, mais pour les gens chez qui il fait mouche, c’est un travail d’orfèvre.

Je l’admets, j’ai hésité à relayer son discours sur madmoiZelle. Car il peut choquer, je le comprends. Il n’est pas lisse, il râpe, il questionne, comme le font souvent les mots de Blanche Gardin.

Mais je crois que j’aime ça, chez elle. Que j’aime le fait que cette femme reçoive un Molière de l’humour, avec toutes ses aspérités, son unicité, sa franche et claire décision de ne jamais faire l’unanimité.

Je ne sais pas si ce texte de Blanche Gardin te plaira, te déplaira, te révoltera ou te laissera indifférente. Mais je sais que je trouve ça bien qu’elle puisse rester elle-même : une femme qui divise.

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