Pourquoi a-t-on plus de mal à choisir un film de 2h qu’à binge-watcher 10h de série télé ?

Quelqu’un peut me dire pourquoi j’ai le temps de binge-watcher des séries et pas de regarder un simple film ?

Devant mon interface Netflix, j’ai le choix entre commencer une nouvelle émission ou mater un long-métrage. Je ne suis pas du tout inspirée pour choisir mon programme mais ce qui est certain, c’est que je vais parcourir la sélection des séries, pas celle des films.

Bordel, mais pourquoi ?

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Concrètement, un épisode dure de 20 à 50 minutes en général, alors qu’un film tend de plus en plus vers les 2 heures.

Alors oui, j’engage plus de temps en regardant un long-métrage même si, en vrai, je ne m’arrête jamais au bout d’un seul épisode d’une émission…

D’où cette interrogation : pourquoi est-ce qu’on a plus de facilité à binge-watcher une série plutôt que regarder un film ?

Passer du temps avec les personnages des séries

Je ne sais pas pour vous, mais quand j’aime bien quelqu’un, j’apprécie de passer du temps avec. Eh bien c’est pareil avec mes séries. Je passe du temps avec les personnages et c’est un investissement émotionnel, mine de rien.

Et comme rien n’est gratuit dans ce monde, quand je m’investis émotionnellement, j’ai envie qu’on me rende la pareille ou du moins qu’on m’offre quelque chose en échange. En l’occurrence, que les protagonistes de mes séries favorites me racontent plus d’histoires.

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À l’exception des franchises cinématographiques, on ne retrouve pas les personnages auxquels on s’attache avec un film… Enfin, si c’est pour voir les héros des années plus tard, c’est aussi hyper frustrant.

En plus, c’est difficile en deux heures d’explorer à fond plusieurs genres, même en étant le meilleur scénariste au monde. Tout simplement, ils ne disposent pas d’assez de temps, et ce n’est pas moins intéressant, mais ce n’est pas aussi riche en tout cas.

Une flemme monstre de sortir voir un film au cinéma

J’ai presque l’impression parfois d’être forcée à aller au ciné pour voir un long-métrage. Alors que c’est vraiment sympa de vivre cette expérience avec d’autres spectateur•trices.

Mais entre la longueur des pubs, le prix souvent rébarbatif d’un ticket et certaines personnes pas toujours agréables à côtoyer, ça ne motive pas toujours à sortir de chez soi.

En revanche, je reconnais volontiers que même en possédant une télé 4k, l’effet grand écran d’une salle obscure est inégalable

. Si je n’avais pas vu certains films au ciné, je ne les aurais probablement jamais visionnés — pensant qu’ils n’en valaient pas la peine.

En fait, je dois juste être très casanière et aimer rester chez moi.

Mais même quand il s’agit de regarder un film sur ma télé, j’éprouve pas mal de réticences à le lancer. C’est bien pour ça que la plupart de mes DVD sont encore sous blister….

Sacrifier 2h de temps, impossible de nos jours !

Puis il faut aussi parler des conditions de visionnage. Pendant que je binge-watche, je peux faire autre chose et j’ai pas l’impression de perdre mon temps en me dédiant à une seule activité (plus que chronophage qui plus est).

En fait, ce n’est pas par « manque de temps » à proprement parler que je ne regarde pas un film chez moi, c’est à cause de l’idée que je « perds plus de temps ».

En soi, si ça te plaît pas, tu perds « moins de temps » devant une série. Même si tu regardes plusieurs épisodes. Au moins, tu sais que tu ne t’embarques pas pour 2 heures de perdues.

Libération parlait de speed-watching pour décrire la tendance qu’ont certains sériephiles à regarder leurs épisodes en accéléré.

À titre personnel, je ne saisis pas très bien l’intérêt de la pratique, à part pour gagner du temps. Car clairement, tu ne respectes pas vraiment l’œuvre en question !

J’ai du mal à me concentrer sur un seul film

En gros, j’ai du mal à me concentrer sur une seule tâche… regarder un film pendant deux heures par exemple. Et ça s’explique probablement par notre société de consommation.

Quand la génération X ou même Y bénéficie de nombreux formats — que ce soit en live, en différé, sur télé, sur smartphone — accessibles facilement, je ne m’étonne pas qu’on ne sache pas où donner de la tête.

Devant cette pléiade de choix, mon cerveau ne fonctionne plus pareil. Il n’arrive plus à se concentrer sur une tâche.

Passer une heure à lire des tweets déconnectés les uns des autres ? À mater des vidéos YouTube qui se lancent toutes seules ? Oui, je le fais. Prendre deux heures pour lire mon bouquin ? Hum…

Je me demande si ce n’est pas juste une manière de consommer différemment aujourd’hui. Quelque part, l’hyperactivité qui m’entoure m’empêche de me lancer pleinement dans une seule occupation de peur de rater des infos à côté.

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Et toi, tu te reconnais dans cette incapacité à choisir ? Tu te l’expliques comment ?

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