« Les féministes ne s’épilent pas » occupe une jolie place dans le monde des clichés, quelque part entre « mal-baisées » et « toutes lesbiennes » (ce qui, soyons d’accord, n’est une insulte que dans l’esprit des anti-féministes/homophobes). Mais si on a souvent à cœur de démonter les clichés, n’oublions pas que ne pas s’épiler peut aussi être un choix féministe, un acte militant même, lorsque toutes les images autour de nous montrent des femmes glabres (y compris quand elles sont censées… être en train de s’épiler).
Pour montrer d’autres corps, un groupe de jeunes Américaines a créé le Hairy Pits Club (« club des aisselles poilues »), un Tumblr où chacune est invitée à poster des photos de ses poils d’aisselles. « Pour beaucoup de gens » explique la section « About » du blog, « avoir des poils aux aisselles est un moyen de dire « ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE » aux standards de beauté irréalistes et aux rôles de genre dichotomiques ». Elle précise toutefois que ce Tumblr n’est en aucun cas « contre » les personnes qui choisissent de se raser !
Les filles qui postent leur photo ont des looks divers : on voit plus de cheveux colorés et de tenues originales qu’en se promenant dans la rue, mais il n’y a pas besoin d’avoir un style particulier pour se laisser pousser les poils.
Certaines sont même très maquillées, tordant le cou au cliché de la poilue « négligée », et les plus esthètes se teignent les aisselles.
Il demone dell incesto de Leopoldo Savona (un film de 1972)
Depuis décembre 2012, le même concept existe en français — quoique la langue ne compte pas vraiment pour ces Tumblr très visuels — avec Oh oui des poils ! (attention, NSFW). Sa créatrice, Enid, voulait étendre l’idée du « pro-pilosité » à toutes les parties du corps.
Les images sont aussi plus variées : là où le Hairy Pits Club contient principalement des photos de ses lectrices, Oh oui des poils ! alterne illustrations, photos professionnelles et photos amatrices. « Je voulais des images poilues belles pour trouver mon corps poilu beau » explique Enid, avouant tout de même que « le « beau » comme but est problématique ». Elle précise aussi qu’elle n’est pas vraiment « pro-poils » mais « pro-choix ».
Alors, team poils ou pas ?
— Merci à To Be Happy pour l’idée de cet article !
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