« Pyongyang » de Guy Delisle ne sera pas adapté au cinéma

En 2003, L’Association publiait la bande-dessiné Pyongyang, par Guy Delisle. Il y raconte son séjour dans la capitale nord-coréenne, où il est resté deux mois pour superviser la sous-traitance par une société occidentale de séries d’animation. Dans le livre, il raconte en dessins les trucs qui l’y ont marqué. Et des trucs qui marquent un occidental en Corée du Nord, on peut imaginer sans mal qu’il y en a un bon paquet : rappelons que le pays est une dictature pratiquant la propagande et qu’il est très fermé aux ressortissants étrangers.

Un album à la fois « rigolo et terrifiant », pour reprendre les mots de Pénélope Bagieu qui l’a chroniqué pour madmoiZelle en 2009 (si vous n’avez jamais vu les Chroniques BD de Pénélope, quelle chance, vous avez des dizaines d’heures de visionnage devant vous) :

Les droits de Pyongyang ont été achetés il y a un peu plus de deux ans par Hollywood. L’adaptation devait être réalisée par Gore Verbinski (réalisateur entre autres de La Souris, le remake américain de Le Cercle et les trois premiers volets de Pirates des Caraïbes). Pour finir de donner envie de voir ce film, Steve Carell était annoncé dans le rôle principal début décembre.

Oui, mais voilà : dans un post intitulé Adieu Hollywood, Guy Delisle raconte sur son site qu’il a appris, hier matin, qu’elle ne se fera finalement pas, et ce n’est pas sans lien avec le piratage de Sony Pictures Entertainment et les menaces contre L’interview qui tue !, le film avec Seth Rogen et James Franco dans le rôle de personnalités de la télé chargées d’assassiner Kim Jong-un.

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Mike Fleming Jr pour le site Deadline nous donne d’autres genres d’informations à ce sujet : New Regency, la compagnie qui produisait le film, a abandonné le projet.

« La production de ce thriller paranoïaque écrit par Steve Conrad devait commencer en mars. Des personnes proches du projet m’ont dit que dans de telles circonstances, ça n’avait aucun sens de continuer. L’emplacement ne sera pas changé. Fox refuse de le distribuer, comme l’explique un porte-parole. »

Après la sortie de L’Interview qui tue ! aux États-Unis annulée par Sony, c’est désormais un autre projet cinématographique qui tombe à l’eau. Voilà qui devrait remettre de l’huile sur le feu du débat, et inquiéter encore un peu plus ceux qui pensent que l’art ne devrait jamais plier face aux menaces.

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