« Spotless », la nouvelle série Canal+ entre thriller et humour noir

« Spotless » veut dire « immaculé ». Impeccable. Plus la moindre tache. Et ça, c’est précisément le boulot de Jean Bastière (Marc-André Grondin), Français expatrié à Londres qui exerce avec brio le métier peu banal de nettoyeur de scènes de crimes. Là où Jean Bastière passe, les taches de sang et les morceaux de cerveau trépassent. Tout reste… immaculé.

Tout comme sa vie. Du moins sur le papier. Oui, parce que Jean Bastière vit dans un beau quartier de Londres, dans l’une de ces belles maisons à colonnes avec sa superbe femme Julie (Miranda Raison) et leurs deux beaux enfants qui vont à l’école privée. Il a même une maîtresse sexy, sans doute parce qu’il trouvait ça bien d’en avoir une pour compléter le tableau.

Le premier épisode de Spotless est disponible sur le site de Canal+ jusqu’au 23 mars !

Seul problème : ce beau tableau cache de plus en plus difficilement le mal-être et la dépression sous-jacente de ce brave Jean, et la mort, qui est un peu son métier, semble le suivre depuis longtemps. Alors quand son frère (Denis Ménochet), baroudeur pas très clair, se pointe chez lui avec un cadavre bourré de cocaïne dans un congélo… On dirait que sa vie commence.

Spotless, une série prometteuse (avec des asticots dedans)

Le premier épisode pose le décor. La petite vie rangée de Jean Bastière, un aperçu de ce qu’il y a vraiment derrière, les aspirations des personnages-clé de l’histoire… jusqu’aux petites tensions qui peuvent exister entre eux et qui, sans aucun doute, vont porter l’intrigue. On a encore 9 épisodes, de 52 minutes chacun, pour voir ce que ça va donner.

La série n’échappe pas à un certain nombre de clichés, à commencer par le frère paumé qui vient mettre le bordel (et pisser dans le jardin) ou le brave type qui s’adonne au frisson de la double vie criminelle. Mais ce sont souvent les mêmes clichés sur lesquels se sont basés des thrillers à succès (genre, au pif, Breaking Bad), et les scénaristes semblent bien s’amuser avec.

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Par contre, quand je dis « s’amuser », n’oublions pas les quelques éléments dont nous disposons pour nous faire une idée de l’humour ambiant : un couillon qui se radine avec un cadavre dans un congélo, des scènes de crime pleine de matière grise et/ou fécale, un couillon qui veut récupérer la drogue dans le cadavre, du sang sur les fenêtres, un couillon qui… Bref, vous en avez assez.

Spotless surfe sur la vague de l’humour noir, avec une petite touche d’accent British, probablement inévitable quand on filme dans un cadre aussi exceptionnel que Londres. Donc, si vous aimez revoir la capitale britannique, ses cabines téléphoniques rouges, la City, Camden Market et compagnie, c’est nickel. Si vous aimez moins voir des asticots se boulotter un cadavre ou une dissection rapide, c’est plus tendu.

Ceci dit, on apprend la capacité d’adhésion de la matière grise au carrelage. Ça peut servir.

Et je dirais qu’en résumé, Spotless, c’est un thriller qui donne l’impression de traiter la mort par-dessus la jambe. Mais juste l’impression. Entre scènes glauques, morceaux absurde et un rythme bien mené, les aventures de nos antihéros un brin boulets dans la pègre londonienne constituent un mélange efficace !

Regardez le premier épisode en ligne, et venez nous donner votre avis !