Portrait d’Aki, la suspecte n°1

On pensait bien connaître notre chère collègue Aki, prêtresse du cinéma et des séries, d’apparence relativement sage et posée. Mais voilà qu’au détour d’un interrogatoire éprouvant, elle nous a finalement laissé entrevoir la vérité.

Mélissa au rapport, pour vous faire un compte rendu de nos découvertes… étonnantes.

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Notre suspecte n°1.

Aki est un prénom qui lui sied bien, mais figurez-vous qu’elle s’appelle en réalité Pamela, et n’est pas née en France.

C’est au fin fond du Bronx qu’elle a vu le jour, fuyant à l’aube de ses 14 ans des rues poussiéreuses pour rejoindre The Bandidos, l’un des gangs de bikers les plus dangereux des États-Unis — et accessoirement son organisation de deux-roues la plus puissante.

Elle y a gravi les échelons, de mule distribuant la meth à l’une des têtes pensantes de la division texane de l’organisation. Qui sait jusqu’où elle serait allée, si un soir d’alcoolisation elle n’avait dégainé trop violemment sa batte de baseball sur son supérieur Brandon4X4u, gagnant son expulsion de The Bandidos.

Un petit passage par les îles Caïman plus tard (elle avait de l’argent à y blanchir après ces années de banditisme), elle a entrepris de mettre toute la distance possible entre elle et les Bandidos énervés gardant une dent contre celle qu’ils surnommaient désormais « la batta de baseballa ».

Pamela pense à la France parce qu’elle aime les croissants, et vole vers Paris. Peu après avoir gagné la capitale, elle aperçoit enfin une boulangerie et c’est un fulgurant coup de foudre. Elle s’exclame : « Aqui ! », et un passant lui répond : « Enchanté, Xavier », alors elle pense qu’elle a d’un mot trouvé deux parts de sa nouvelle identité : sa ville et son prénom.

Le reste de l’histoire rejoint le mensonge qu’elle a dès lors propagé dans son nouvel entourage : une appétence pour les aventures… cette fois fictives. Tout au plus certain•es détectent parfois les légères ombres qui ornent ses bras, vestiges des tatouages de sa carrière de bikeuse : elle les justifie en décrivant la crasse du métro — qui n’y croirait pas ?

Sa nouvelle vie se déroule sans accroc jusqu’à ce funeste matin du lundi 5 décembre 2016. Le calendrier de l’Avent de la rédac, qui traînait fièrement dans la cuisine commune depuis le vendredi, est retrouvé saccagé, des chocolats qui attendaient sagement leur jour de gloire ont été volés.

Qui ? Qui a pu commettre ce sacrilège, violer le caractère sacré d’une tradition chérie par tous et toutes ? Qui a pu arracher ainsi 20 unités d’espoir à 20 pauvres âmes ? Qui, sinon une personne ayant déjà osé affronter l’inaffrontable, s’étant émancipée dans la rugosité d’un quotidien fait de rouille et de battes de baseball jetées à tire-larigot ?

Après tout, qui ment sur son passé ment sur le calendrier !

Dans un souci d’éthique, nous avons cependant laissé à Pamela/Aki le droit de se défendre. Et sa réponse fut pour le moins sophistiquée. Figurez-vous qu’elle prétend avoir aperçu la coupable en plein méfait. L’odieuse voleuse de chocolats se trouverait dans le coin Est de la rédac à côté d’une personne dont le prénom commence par un M.

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Le plan de la rédac.

Il ne nous reste donc qu’à nous procurer une boussole pour trouver l’Est, et nous reviendrons vers vous demain.