La Naissance de Dionysos, ou comment bien partir dans la vie

Vous avez bien lu toutes les dernières anecdotes mythologiques ? Le pénis perdu d’Osiris, les frasques de Loki et Thor et la naissance « prise de tête » d’Athéna ? Alors en voici une petite dernière… avec ce bon vieux Dionysos.

Dionysos fait partie des dieux issus de la mythologie grecque les plus connus. Ce qui est probablement dû au fait qu’il est le dieu du vin, qu’on l’associe ainsi à la fête, et que les bipèdes que nous sommes ont toujours plutôt bien aimé la fête.

Mais si on regarde de près, ça n’a pas l’air d’être la fête tous les jours, quand on est Dionysos. Au-delà de l’amour du bon vin, c’est aussi le dieu des excès (et donc peut-être de la piquette) et de la folie. Sans compter qu’il ne vit pas sur le Mont Olympe comme les autres dieux : il vagabonde sur le plancher des vaches, au milieu de ces péquenots de mortels. La loose.

Alors, comment en arrive-t-on au statut de dieu errant et alcoolique ? Sans chercher à m’improviser psy, je pense que les circonstances de sa naissance peuvent expliquer beaucoup de choses. Déjà, sa mère a explosé alors qu’elle était enceinte de lui. Bon. Avouez que ça commençait mal.

dionysos-hercules

Mais prenons les choses dans l’ordre. Dionysos est le fils d’une mortelle, Sémélé, et de ce petit canaillou de Zeus. Cela n’a jamais été un secret pour personne, Zeus aimait descendre fricoter chez les paysan•ne•s, et Sémélé, fille du roi de Thèbes, n’a pas été une exception. Seulement voilà : ce n’était même pas un secret pour Héra, la divine et officielle épouse du dieu de la foudre, et sa légendaire jalousie qui part dans le mauvais sens. C’est-à-dire qu’elle punit les maîtresses au lieu de botter les célestes fesses de son cher et tendre.

Alors forcément, ça ne rate pas : elle prépare un coup fourré à Sémélé. Déguisée en humble mortelle, à la fourbe, elle approche la jeune fille et la baratine en mode « ouiii, il raconte que c’est un dieuu, mais si ça se trouve il dit ça rien que pour te pécho et en vrai c’est un loser ». Elle lui met le doute, quoi. Et puis, bon, comme elle est déjà enceinte, Sémélé, ça l’embête un peu. Ça rend toujours mieux de sortir à ton roi de père qu’un dieu t’a accordé sa divine semence, plutôt que d’avouer qu’un pégu de passage t’a mis en cloque parce que tu pensais que c’était une divinité.

C’est ainsi que lors de sa visite suivante, Sémélé confronte Zeus : ou tu te montres devant moi sous ta vraie forme pour me prouver que tu es un dieu, ou tu niques pas. Hélas, Zeus savait fort bien que son apparence divine serait fatale à la pauvre mortelle, mais il avait beaucoup envie de taktak (et dans sa tête, ça faisait pas trop les connexions). Il se révèle à la jeune fille dans toute sa splendeur… et celle-ci explose instantanément.

Oui. Explose. Ou implose, selon comment on voit les choses.

Heureusement, parmi les morceaux, Zeus parvient à retrouver l’embryon de son futur fils… et, n’ayant point de couveuse sous la main, se le cale dans la cuisse et la recoud, afin de le laisser continuer à grandir bien au chaud. N’est-ce pas attendrissant ?

Quelque mois plus tard, Dionysos sort de la cuisse de son père, et se réfugie immédiatement dans l’alcool. Un dieu sain d’esprit était né.