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Actualités mondiales

S’expatrier au Royaume-Uni avant le Brexit : suivez le guide !

Si vous souhaitez vous expatrier au Royaume-Uni avant le Brexit, il vous reste tout juste un mois. Mais quelles sont les démarches à suivre ?

Article publié initialement en octobre 2020

God save… Britain. Si vous avez pour projet de vous expatrier au pays de la Marmite, vous devez suivre l’actualité politique avec assiduité. Bon, ça ne veut pas dire qu’on y comprend grand-chose non plus, tant les rebondissements du Brexit ne cessent de surgir depuis que les Anglais ont décidé de quitter l’Union européenne.

On dirait un peu Les Feux de l’Amour, et ça peut vraiment être relou à suivre, du moins pour celles et ceux qui ne s’intéressent pas trop à la politique internationale.

Mais du coup, comment faire pour déménager au Royaume-Uni ?  Quels sont les délais ? Installez-vous, on essaye de décortiquer tout ça.

C’est quoi le Brexit ?

On commence avec un peu sémantique : le Brexit est une abréviation des mots British et ExitJusque-là, c’est pas trop compliqué. Le Brexit est donc le nom qui a été donné à la volonté du Royaume-Uni de sortir de l’Union européenne, après leur entrée en 1973. Les Britanniques décident, par un vote en 2016 remportant près de 52% des voix, de quitter l’UE.

Initialement, le Royaume-Uni avait deux ans pour préparer sa sortie, mais de multiples rebondissements n’ont fait que repousser la date officielle encore et encore, jusqu’à arriver finalement à un accord sonnant la fin de la récré anglaise au 31 décembre 2020.

C’est-à-dire que, si tout se passe bien et si l’UE et le Royaume-Uni arrivent à s’accorder sur les termes et les modalités du Brexit, le pays du sandwich hareng-confiture devrait claquer la porte de l’Union européenne à la fin de cette année.

Mais, au vu des dernières péripéties politiques (comme le fait que Boris Johnson, l’actuel Premier ministre, ne soit en train de violer le droit international en revenant en partie sur l’accord du Brexit qui avait été approuvé et validé par presque tout le monde), la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est loin d’être actée.

Disons que si la date du 31 décembre 2020 est toujours d’actualité mais que le gouvernement britannique continue de vouloir n’en faire qu’à sa tête, au point de relancer un conflit que personne ne veut voir entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, le Royaume-Uni pourrait bien quitter l’Europe avec un no deal. Et un Brexit sans accord, c’est la cata pour tout le monde.

Le gouvernement britannique a d’ailleurs affirmé dernièrement que, si au 15 octobre aucun accord n’était trouvé entre les parties, un no deal serait prononcé. Grosse pression.

Concernant la vie post-Brexit, rien n’est figé, et la situation est encore très floue. Une nouvelle loi sur l’immigration devrait être présentée et examinée très prochainement, mais pour l’instant, tout reste très incertain.

J’ai demandé à Assa Samaké-Roman, journaliste, autrice (Écosse : Hadrien et la licorne sort fin novembre dans la collection L’âme des peuples chez Nevicata) et à Sarah Lachhab, guide touristique, blogueuse, et créatrice de contenu, basées toutes les deux en Ecosse, ce qu’elles pensaient de la situation.

Concernant une éventuelle date de report du Brexit, voici ce que répond Assa :

Il est trop tard maintenant pour repousser la fin de la période de transition : la deadline était le 30 juin 2020, et malgré les supplications de l’opposition qui réclamait plus de temps à cause du coronavirus, le gouvernement de Boris Johnson a décidé de rester sur la date du 31 décembre.

Après tout, c’était sa promesse lors des élections générales anticipées de décembre 2019: « Get Brexit Done » ! Il me semble absolument inenvisageable que le Royaume-Uni demande finalement plus de temps et choisisse de repousser son grand saut. Le pays a été très éprouvé par le processus, ça l’a fragilisé et divisé. Du point de vue des Tories (les membres du parti conservateur au Royaume-Uni, ndlr), la meilleure manière de panser les plaies est de tourner la page.

Du coup, si on veut quand même s’expatrier dans le pays des Beatles, on fait comment ? Eh bien on se bouge les fesses.

S’expatrier au Royaume-Uni avant le Brexit

Actuellement, il est encore possible de s’installer au Royaume-Uni en bénéficiant des mêmes droits ou presque que les Britanniques, en effectuant des démarches simples. Avec le Brexit qui approche à grands pas, il est fondamental de pouvoir prouver que vous étiez résident sur le sol anglais avant le 31 décembre 2020.

Comment ? En affrontant votre phobie administrative et en remplissant des formulaires, le tout avec un peu d’organisation.

Être capable de prouver votre installation avant le 31 décembre 2020

Première chose à faire en arrivant, et après avoir passé la quartozaine obligatoire à cause de la situation sanitaire, c’est de trouver un logement. Il faudra que vous puissiez prouver que vous viviez au Royaume-Uni avant la sortie officielle du pays de l’Europe.

Pour se faire, c’est le moment d’organiser des visites à la pelle, qu’elles soient en physique ou en virtuelle, et d’avoir enfin votre nom sur un bail.

Attention, si vous n’avez pas de garants britanniques ou d’historique bancaire, les agences ou les propriétaires peuvent vous demander de régler plusieurs mois de loyer à l’avance. Mais surtout, ne louez jamais un appartement que vous n’avez pas visité : les arnaques sont fréquentes.

Deuxième chose à faire en arrivant : demander votre NIN (le National Insurance Number) l’équivalent du numéro de Sécurité sociale en France, en appelant le 0800 141 2075 depuis un numéro anglais.

Pas la peine d’essayer depuis la France et avec votre ligne française, les demandes ne sont pas acceptées depuis l’étranger. Une fois au téléphone, vous devez demander un rendez-vous qui sera fixé plus ou moins vite, en fonction du nombre de demandes et de la situation sanitaire, dans le Job Centre le plus proche.

Ce numéro NIN, c’est un peu la preuve que vous existez au Royaume-Uni.

Mais pas de panique : ne pas avoir de NIN ne vous empêche pas de vivre non plus. Vous pouvez quand même travailler, aller voir un médecin, et même obtenir le pre-settled status (on vous explique plus bas ce que c’est).

Donc si vous n’arrivez pas à obtenir ce numéro avant la fin de la période de transition du Brexit, ce n’est pas bien grave en soi. Il vous faudra seulement redoubler de preuves quant à votre résidence sur le sol anglais.

Sarah et Assa précisent :

Comme on l’explique dans notre épisode spécial expat, il est compliqué d’avoir un rendez-vous pour obtenir le National Insurance Number, mais en tant que ressortissants européens, nous n’avons pas d’urgence à en obtenir un puisqu’on peut commencer à travailler avant même de l’obtenir.

En dehors du travail et du paiement des taxes et cotisations, pas besoin d’avoir de NIN pour vivre au Royaume-Uni.

On ne va pas se le cacher : la Covid-19 ne fait que rajouter un obstacle à l’expatriation au Royaume-Uni qui n’avait déjà rien d’une sinécure avec la saga Brexit. La pandémie, c’est un peu la cerise sur le gâteau du seum. Mais pas de panique : tout est encore possible.

Une fois que ces étapes sont passées, vous avez de quoi faire la demande ultime qui vous garantira votre place au chaud (ou sous la pluie) au Royaume-Uni : le  « pre-settled status ».

Le programme d’attribution du EU Settlement Scheme

Le pre-settled status, c’est l’équivalent d’un statut de résident, qui permet aux européens installés en Angleterre, en Écosse, en Irlande du Nord, etc, et ce avant la fin de la période dite de « transition » (soit avant la date officielle du Brexit qui a été prononcé le 31 janvier 2020), de continuer à bénéficier des mêmes droits qu’auparavant.

De quels droits parle-t-on ? Des droits de résidence et de protection sociale,

pour ne citer que les plus importants.

Depuis le Brexit, le pre-settled status doit être obtenu par tous ceux qui sont sur le sol britannique depuis moins de cinq ans. Au bout de cinq ans, vous devrez refaire les mêmes démarches, mais dans le bus cette fois d’obtenir le « settled status ».

Lors de votre inscription au pre-settled status, il vous sera demandé plusieurs choses :

  • Prouver votre identité
  • Avoir un casier judiciaire clean (un crime grave empêche d’obtenir le pre-settled status, même s’il a été commis ailleurs qu’au Royaume-Uni)
  • La preuve de votre résidence au Royaume-Uni. C’est là qu’interviennent le NIN, le nom sur le bail, la preuve du paiement de la council tax (l’équivalant de la taxe d’habitation en France), la preuve d’un compte bancaire britannique, bref tout ce qui justifie que oui, vous étiez bien là avant le 31 déembre 2020.

Si vous vous expatriez avec vos enfants, faites bien attention : vous devez aussi faire une demande pour chacun d’entre eux, et la lier à la vôtre.

Et pas de panique : si vous avez toutes les preuves de votre résidence avant le 31 décembre 2020, vous avez officiellement jusqu’au mois de juin 2021 pour remplir votre demande de pre-settled status. Le tout, c’est d’être présent sur le territoire avant la mise en place des lois migratoires.

Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à faire un petit tour du côté du site de l’ambassade française au Royaume-Uni, il est régulièrement mis à jour avec tous les rebondissements du Brexit.

S’expatrier au Royaume-Uni après le Brexit

Et comment ça se passe, si on ne peut pas émigrer avant le 31 décembre 2020 ? Eh bien ça risque d’être galère, voire très galère selon les profils.

En effet, le gouvernement britannique a mis en place un système d’immigration « à points » pour tous les futurs ressortissants, européens ou non. Ce système sera effectif dès janvier 2021, et il permettra de « filtrer » les demandes de résidence sur le territoire britannique.

La mise en place de ce système, bien que pas encore totalement définitif, n’est pas surprenant en soi, puisqu’il répond à l’objectif principal du Brexit : réduire les flux migratoires.

Concrètement, pour avoir l’autorisation vous installer au Royaume-Uni dès le 1er janvier 2021, il faudra obtenir 70 points. Sur le site internet du gouvernement britannique, un tableau explicatif donne tous les critères :

Image d'erreur

Si vous voulez vous expatrier au Royaume-Uni après 2020, il vous faudra donc cocher certaines cases, afin d’obtenir les 70 points requis.

Notamment, il sera préférable d’avoir une promesse d’embauche pour un travail hautement qualifié ou nécessaire comme les métiers de la santé, savoir parler anglais couramment, où être en possession d’un haut diplôme dont la matière est pertinente pour le pays.

Terminés donc les jobs dans les bars et la restauration pendant les années de césure, terminés les petits boulots. Pour vivre au Royaume-Uni, vous devrez gagner un salaire de 25 000 livres par an (à peu près l’équivalent de 30 000 euros).

Quand on sait qu’un job dans la restauration est payé entre 15 000 et 18 000 livres par an, le salaire demandé par le gouvernement est bien élevé.

Comme l’affirme le gouvernement britannique :

Nous mettons fin à la libre circulation et présenterons un projet de loi sur l’immigration afin de mettre en place un système de points ferme et équitable qui attirera les travailleurs hautement qualifiés dont nous avons besoin pour contribuer à notre économie, à nos communautés et à nos services publics.

Nous avons l’intention de créer une économie à hauts salaires, hautement qualifiés et à productivité élevée.

Nous proposerons un système qui fonctionne dans l’intérêt de l’ensemble du Royaume-Uni et qui donne la priorité aux compétences qu’une personne a à offrir, et non à son origine.

Le message est clair.

Après le Brexit, l’installation sera presque impossible

Également,  une taxe de 400 livres par an pourrait être imposée aux Européens qui décideraient malgré tout de poser leurs valises, afin d’aider à financer la NHS (National Health Service, le système de santé anglais, ndlr). Ce qui peut peut-être laissé présager un changement des droits des migrants européens après le Brexit.

Pour résumer : si vous n’avez pas d’offre d’emploi qui vous attend (et avec un fort salaire), si vous ne parlez pas ou peu anglais, si vous ne cherchez pas un travail dans un domaine « en tension » comme la santé, ou dans un domaine scientifique, si vous n’avez pas de qualifications ou de diplômes, ça risque d’être très compliqué ou, soyons francs : impossible de vivre au Royaume-Uni.

Pour le moment, le gouvernement affirme qu’il sera toujours possible de voyager pour une durée de six mois au Royaume-Uni, mais qu’il ne sera pas possible pour les touristes de travailler. Des visas pour les étudiants et les auto-entrepreneurs sont envisagés et discutés, mais pour l’instant, il n’y a pas encore d’informations claires sur ce sujet.

La loi sur l’immigration, appelée Immigration Bill, n’a pas été ralentie par la pandémie, comme de nombreux expatriés ou futurs expat’ l’espéraient. Elle est passée devant les députés britanniques et a été acceptée.

Elle devrait donc être, comme prévu, appliquée dès le 1er janvier 2021, à la fin de la période de transition.

Doit-on faire une croix sur l’expatriation au Royaume-Uni ?

Le seul conseil que je peux vous donner, en cette période d’incertitude, c’est de protéger autant que faire se peut vos arrières, si vous décidez de vous lancer, avant ou après le Brexit.

En partant avant le 31 décembre 2020, les choses devraient être plus simples et vos droits devraient être assurés même à partir de 2021, mais on n’est jamais trop prudent.

Partir s’installer avec juste un baluchon ne sera plus possible ensuite, car même une crise économique et une pandémie n’ont pas réussi à freiner la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.

Les Britanniques ont fait leur choix, et, que nous l’approuvions ou non, nous devons nous adapter à ce qu’ils proposeront si l’envie (ou l’obligation) de vivre sur le sol britannique l’emporte.

Comme le disent Assa et Sarah à Rockie, la pandémie peut rentre l’expatriation plus compliquée, peut-être moins sur les formalités que sur l’installation et le quotidien :

Le coronavirus et toutes les conséquences, telles que la réduction du nombre de vols France / UK, la quatorzaine obligatoire, le marché du travail morose (c’est partout pareil), la course au logement qui peut être assez concurrentielle dans les grandes villes, sont des défis supplémentaires, mais cela n’empêche pas une expatriation. Il faut juste bien la préparer et prévoir des scénarios alternatifs si tout ne roule pas comme on veut…

Si vous souhaitez toujours partir, n’hésitez pas à prévoir un plan B, à souscrire à la Caisse des Français à l’Etranger pour vous garantir une couverture santé supplémentaire, à compter vos économies et à vous accrocher.

Soyez réalistes autant que possible sur la situation économique du pays (les chiffres du chômage suite à la pandémie commencent seulement à apparaitre), et suivez l’actualité politique britannique. Chaque jour une nouvelle histoire, et ce n’est pas prêt de se terminer.

God save… Oui bon, vous avez compris.


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