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Féminisme

Pourquoi tu t’es épilée, toi, la première fois ?

Pourquoi ai-je un jour décidé d’éliminer tels ou tels poils de mon corps ? C’est la question que Queen Camille t’invite à te poser.

S’arracher les poils, ça fait MAL. Les raser, ça coûte de l’argent, et ça irrite parfois.

Alors pourquoi la plupart des femmes éliminent-elles la pilosité de leurs sourcils, de leurs aisselles, de leur pubis, jambes, bras, SIF, lèvre supérieure, j’en passe et des meilleurs ?

Pourquoi les femmes s’épilent-elles, la première fois ?

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que ne pas avoir de poils est considéré dans notre société comme la norme pour une femme.

Je n’insulterai donc pas votre intelligence en listant ici les injonctions en faveur des corps féminins glabres.

Le collectif Liberté, Pilosité, Sororité parle même de pilophobie !

Lancé en juillet 2018, LPS se définit comme « un collectif féministe non-mixte luttant en faveur de l’acceptation de la pilosité féminine ».

À lire aussi : L’épilation intégrale : discussions croisées, du rituel au rejet

Pour connaitre le mobile caché derrière l’éradication des poils féminins, le collectif a lancé le hashtag #1ereFoisEpilation et invite les femmes à se rappeler pourquoi elle ont dégainé crème dépilatoire, rasoir, pince ou cire pour la toute première fois.

Conclusion : la motivation ne prend que très rarement sa source dans l’amour de soi…

S’épiler pour être dans la norme

Ce qui ressort de ces témoignages, c’est que, bien souvent, la pression sociale autour de la pilosité féminine déclenche l’envie de s’épiler.

Les normes de beauté, le regard des autres, ou simplement la haine interiorisée du poil sont systématiquement invoqués pour justifier ces premières épilations.

https://twitter.com/Lynae211/status/1085147632912216066

Ces témoignages montrent aussi que la première épilation a lieu très tôt dans la vie des femmes, entre 10 et 15 ans, au moment où les poils se multiplient, et où la confiance en soi se construit.

Sitôt sortis de leur bulbe, les poils deviennent un objet de moqueries ou de détestation personnelle.

https://twitter.com/Emmhappiness__/status/1085158186049589248

Le fait que les poils ne soient pas acceptés par la société, leurs proches et finalement par elles-mêmes revient bien plus souvent dans les témoignages de ces femmes qu’un réel désir de le faire, simplement pour soi.

Et pendant que la société n’accepte pas les poils, les femmes apprennent, elles, à trouver la douleur normale…

Pourquoi tout le monde déteste les poils ?

Sur le site de Liberté, Pilosité, Sororité, le constat est sans appel :

« Étant donné que la pilosité est une partie normale du corps féminin, nous considérons que le dégoût qu’elle suscite ne peut être que la manifestation d’une profonde misogynie.

Nous pensons également que la « pilophobie » (haine et dégoût de la pilosité, en particulier de la pilosité féminine) nuit gravement au bien-être des femmes :

  • Elle génère une haine de son propre corps aboutissant à une faible estime de soi.
  • Elle est source d’anxiété et s’ajoute à la « charge mentale » des femmes, car celles-ci se voient obligées d’anticiper tout un tas d’activités : avant d’aller se baigner, avant de pouvoir sortir les shorts et les jupes, avant d’aller chez le médecin, avant de coucher avec un·e nouveau/elle partenaire, elles se doivent de retirer leur pilosité.
  • Elle leur fait perdre du temps et de l’argent. »

Bien sûr, dans certains cas, les complexes liés à la pilophobie peuvent disparaître avec la prise de conscience de ces normes et l’affirmation de soi, mais le chemin est souvent long.

Certaines femmes choisissent alors de continuer à s’épiler mais cette fois, pour elles-mêmes, parce que ça leur plaît.

Pour les femmes comme les hommes, le recours ou non à l’épilation devrait procéder d’une envie personnelle, pour qu’épilé ou pas, le poil soit libre et que tout le monde ait le choix !

Et toi, pourquoi tu t’es épilée, la première fois ? 

À lire aussi : Le rasage, l’épilation, les idées reçues… et vous — L’enquête illustrée !


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

34
Avatar de Samsayonara
19 février 2019 à 15h02
Samsayonara
Ah bah comme bien des expériences citées dans les comme précédents, la pression de l'entourage. Le duvet sur ma lèvre dérangeait " on va te faire des remarques". Ma mère s'épilait toutes les deux semaines chez l'esthéticienne, ça lui coutait une blinde: visage, aisselles, jambes entières, maillot échancré ( ce qui risque de dépasser de la culotte quoi, pas plus.
Donc on a commencé par la crème décoloratrice, la mixture à l'eau oxygénée qui te crâme la peau, j'ai fini par développer une intolérance. Puis, une fois réglée, épilation de la moustache et des sourcils - dire que mon sourcil gauche semble directement attaché à un gros nerf sensitif, et que la vue de l'esthéticienne s'approchant avec la pince pour les finitions me donnait les larmes aux yeux .
Les jambes, eh bien une fois en short, j'ai remarqué le regard insistant d'une des pimbêches de la classe sur mes poils, et puis j'ai commencé à raser ou mettre la crème dépilatoire...
Mon premier copain sérieux, eh bien, pression sociale, je suis passée à l'intégrale, et d'ailleurs, anecdote rigolote, le copain en question, ravi que je fasse cela pour lui, a décidé de me rendre la pareille, tout fier, tout en me disant : par contre, je ne le ferai plus, car ça fait mal ( microcoupures, repousse). Et qu'il comprendrait que j'arrête un jour de faire cela.

Maintenant, eh bien ... les jambes sont en jachères, ma moustache et mes sourcils vivent leur vie ... A part mon souci de trichotillomanie pour les poils du menton. Mais si au doigt je sens un "pic", j'ai l'impression d'avoir un séquoïa géant en plein milieu du menton.
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