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Cinéma

Les clichés hollywoodiens VS ma vie quotidienne

On baigne tellement dans les films hollywoodiens depuis notre tendre enfance, que l’on a tendance à croire qu’ils sont réalistes dans leurs représentations du quotidien. Sauf que dans la vraie vie…

Hollywood nous ment. Nous spolie, même. Nous abreuve d’illusions. Et nous avons beau savoir que notre quotidien ne ressemble pas (et ne ressemblera jamais) à celui des protagonistes de films américains… Nous continuons à espérer, pauvres âmes que nous sommes, que nous pourrions très bien, nous aussi, rentrer chez nous tout•e•s pimpant•e•s après avoir sauvé le monde, pour nous préparer un bon petit plat à déguster sur un canapé en cuir, avec un bon verre de Sauvignon.

À lire aussi : Hollywood nous ment — Les idées fausses sur la vie

Alors parce qu’au mieux, quand je rentre chez moi, j’ai sauvé mes fesses de la pluie et suis relativement motivée pour faire baisser un peu le niveau de vaisselle avant de manger des pâtes devant mon ordi, j’ai décidé de péter du cliché. Bim Hollywood, qu’est-ce tu vas faiiire ?

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Moi vs. l’industrie du cinéma américain.

Voici donc pourquoi ma vie, et la vôtre non plus d’ailleurs, c’est pas un film. (Pas trop un Spielberg, quoi.)

Le bain, moment relaxant (de mes fesses)

Si je devais choisir un seul cliché hollywoodien parmi tous ceux qui me rendent aigrie, je brandirais sans hésiter la carte du bain. Le BAIN. Ce pseudo « moment détente » que l’on nous vend comme le nirvana absolu, comme si le cosmos tout entier ne se dédiait plus qu’à notre bien-être, que chaque forme de vie dans l’univers ne respirait plus que pour notre bonheur… Tout n’est que perfection. Les bougies, les pétales de rose, le verre de vin délicat sans traces de doigt, l’eau chaude doucement parfumée…

Bon sang, même le bout des doigts n’est pas fripé après trois heures de mijotage, dans les films ! Et personne ne glisse jamais sur un trop plein d’huile essentielle, quel est ce bazar ? « Oh nan mais moi je parfume mon bain aux pets de licorne… ». Forcément, ça glisse moins que l’huile de rose à dix reins la bouteille.

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Moi après trois heures de mijotage dans le bain.

Pardonnez cette hargne qui peut vous paraître injustifiée vis-à-vis d’un pauvre bac plein d’eau chaude, mais c’est qu’on m’a vendu là un rêve aussi beau que la chute me fut douloureuse. N’ayant que trop peu eu le réflexe de prendre des bains dans mon adolescence, et les doux clapotis de mon enfance me paraissant déjà bien loin, j’ai redécouvert le bain à travers les films feel good comme la méthode de relaxation ultime. Et puis un jour, dans ma vie d’adulte responsable, j’ai fini par emménager dans un appartement… avec une baignoire. Joie, détente et félicité nirvanesque en perspective !

À lire aussi : Cinq gestes beauté à réaliser dans son bain

Peut-être que c’est la faute de ma baignoire, peut-être qu’elle est maudite, ou alors qu’elle est profondément écolo (un bain tous les trois mois, ça vaaa, oh). Il n’empêche qu’en trois tentatives, j’ai réussi à :

  • Noyer mon smartphone (je voulais juste regarder l’heure…) ;
  • Glisser sur de l’huile de rose (donc) ;
  • Faire planter ma chaudière en plein remplissage ;
  • Faire déborder ma coupe menstruelle en plein bain moussant avec douche bloquée (je hais la planète entière).

Quand, enfin, à la quatrième tentative, je rentrai avec prudence dans l’eau chaude après avoir enfermé mon téléphone dans une boîte étanche dans la pièce d’à côté, jeté l’huile par la fenêtre (pardon), chauffé l’eau à la théière et vérifié mon cycle menstruel… J’étais épuisée.

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Alors pour le côté détente du truc, vous repasserez. (En plus j’ai fait tomber la bougie dans la flotte.)

Les éléments naturels déchaînés

Et puis il y a le bon vieux classique de la météo qui n’existe pas vraiment. Ou alors en mode super arrangeante. Quoi, comment ça qu’est-ce que je raconte ? Vous avez déjà vu une héroïne avec une frange dans un film ? Et vous avez essayé d’avoir une frange dans la vraie vie ? À ce moment-là, le swag a appelé et laissé un message pour dire qu’il partait vendre des slips en Patagonie du sud.

À lire aussi : Comment survivre à une semaine de pluie (sans commettre un meurtre sanguinolent)

Comment l’industrie du film a-t-elle réussi à rendre épique le fait de marcher face au vent ? Et le héros, fort et persévérant, continue d’avancer malgré les bourrasques qui s’abattent sur lui. Carmina Burana en fond sonore, il est prêt à affronter tous les obstacles, et l’effort et la détermination se lisent sur son visage, qui ne rougit étrangement pas malgré le froid. Quand c’est vous, on dépasse les 70 km/h de vent, vous vous rattrapez au poteau en poussant des petits couinements, qui ont renvoyé la dignité aux chiottes. Et puis je vous raconte pas votre gueule.

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Je hurle au fake.

À quel moment un réalisateur s’est dit : 

« tiens, et si je me servais de la pluie comme d’un élément dramatique puissant » ? Lorsqu’elle marche, ou court, sous la pluie, l’héroïne est l’image-même de la détresse, de la mélancolie, de la solitude. Un baiser sous la pluie n’en est que plus tendre, romantique, désespéré. Et vous, en train d’essayer d’y voir quelque chose malgré toute la flotte qui vous tombe dans les yeux, vous ricanez en vous disant qu’ils auront bien l’air malins, tiens, quand ils partageront une belle gastro, héhé. Vous ressemblez à un chien mouillé.

Est-ce qu’on parle de la transpiration, ou tout le monde a compris ? Après, il est vrai que dans un film, on n’a pas les odeurs…

Des ellipses temporelles dès qu’on se fait ch…

J’avoue, je parle moins d’un cliché ici que d’une technique narrative que j’aimerais bien emprunter dans la vraie vie. Technique narrative un peu facile, certes, mais aussi nécessaire que pratique. Prenez un film dans lequel le héros sauve le monde (pendant que l’héroïne le regarde avec des étoiles dans les yeux). Si déjà, il met plus de deux heures à le sauver, le monde, vous allez trouver ça long.

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« Peut-on faire une pause de deux minutes ? J’ai besoin de passer au pipi-room. »

Alors imaginez si on ne coupait rien… et qu’au lieu de se focaliser sur les moments forts du héros, on avait droit à ses journées et ses nuits entières. Au bout du dixième « le héros fait une pause pipi », vous seriez vite saoulé•e•s. D’accord, parfois ça pourrait être pas mal : par exemple, on le verrait enfin enfiler ce fichu préservatif avant de se taper l’héroïne, et on arrêterait de voir la protection comme un tue-l’amour. (Bon, par contre, après, on le verrait aussi faire l’hélico-bite et se taper l’héroïne. Mais au moins, pour une fois, la chanson serait terminée avant qu’il ait fini de niquer. Héhéhé.)

À lire aussi : Les illusions sexuelles entretenues par Hollywood

Non, nous sommes d’accord, les ellipses temporelles, c’est la vie. Un moment trop chiant, un truc pas assez épique ? Boum, séquence suivante, on a sauté dix heures les doigts dans le nez. Je me mets à la place des spectateurs et spectatrices du film de ma vie : sans ellipse temporelle, ça va être très chiant. Alors où est mon bouton à ellipses ?

Je n’y ai pas droit. Moi, je me tape les examens de sept heures, les derniers jours qui me séparent des vacances et les moments gênants jusqu’au bout. Et quand je veux faire des cabrioles avec mon charmant interlocuteur alors qu’on est à une bonne demi-heure de chez moi, on ne déboule pas dans la chambre en train de se déshabiller mutuellement avec passion à la séquence suivante. Non, nous on prend le métro, comme des cons.

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Non mais on est bientôt arrivés, hein. Allez, quoi.

Et comment je fais pour cultiver du suspense dans ces conditions ? Moi, quand je prends un air pénétrant (et pénétré) pour dire « j’ai trouvé… », aucune petite musique stressante ne retentit, aucun fondu noir ne vient conclure la scène. Et les gens continuent à me regarder en attendant la suite. Avouez que c’est gênant.

À lire aussi : Onze trucs de films que j’aimerais bien vivre dans la vraie vie

Bref. La vie, c’est pas du cinéma. Ou alors c’est un sacré film d’auteur expérimental, et je me demande bien quelle audience on va pouvoir séduire avec ça.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

3
Avatar de Leshayaa
1 novembre 2015 à 11h11
Leshayaa
J’avoue qu'une GRANDE éclipse pendant les cours de maths serait la bien venue


Pas sûre que ceci gène le cours de maths

Par contre si le prof est cool c'est intéressant à observer. Et s'il est pas cool il vous fait des questions dessus après.
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Voir les 3 commentaires

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