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Moi, moi et moi

Trois trucs qui deviennent tristement monotones quand on quitte la vie rurale

La vie en ville, c’est sympa. Mais au fil du temps, ça devient un peu monotone. Voilà trois choses qui perdent un peu de leur saveur quand on quitte le monde rural.

— Publié initialement le 6 mars 2014

Depuis toute petite, je vis loin de l’agitation urbaine. Native de la plus profonde et la plus boueuse Picardie, c’est avec des yeux pleins d’étoiles qu’une fois mon bac en poche, je quittai le nid familial pour la grande ville.

Mes premiers mois toute seule dans un appart minuscule m’ont semblé absolument géniaux. Puis j’ai fini par me rendre compte que bien des trucs qui m’excitaient beaucoup quand j’habitais à la campagne sont devenus d’une triste banalité quand je me suis convertie à la vie urbaine.

Manger au fast-food

Dans mon tout petit village, il n’y avait ni Mac Do ni KFC, et encore moins de Burger King. Heureusement pour mon taux de cholestérol, mais tant pis pour mes papilles.

Lorsque j’ai emménagé toute seule, j’ai découvert le plaisir de pouvoir choisir d’aller manger gras, salé, sucré à peu près quand je voulais. Du coup je l’avoue, j’en ai un peu… abusé. Les potatoes et leur délicieuse sauce blanche étaient devenues presque quotidiennes. J’avais réussi à me ruiner rien qu’en achetant des mini-hamburgers à 1€, et j’ai même découvert le délice des tacos recouverts de sauce harissa. Du goût, toujours plus de goût !

Et puis je me suis souvenue de quand j’habitais à la campagne : à l’époque, mes parents détestaient les fast-food et refusaient de m’y emmener lorsqu’on était en ville. Du coup, j’y mettais les pieds uniquement quand j’arrivais à être assez relou pour qu’ils craquent, ou quand j’y allais toute seule (mais c’était rare).

Quand il est aussi facile d’accès, le gras perd pas mal de son attrait. L’huile de friture a commencé à me coller la nausée et je ne pouvais plus voir un nugget en peinture. Aujourd’hui, un Happy Meal ne me fait même plus sourire et ça, c’est triste.

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Moi en pleine prise de conscience

Prendre le métro

Pour ceux qui sont nés en ville, le métro peut sembler être le moyen de transport le plus banal du monde. Mais moi, j’ai passé toute mon enfance à suivre aveuglément mes parents ou mes amis lorsque je le prenais. Ce qui était rare (ça aurait perturbé les vaches de creuser un tunnel pour traverser le village).

Résultat, le jour où j’ai dû prendre le métro toute seule pour la première fois, c’était un peu flippant mais aussi la grande aventure.

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À nous deux, contrôleur…

J’avais trouvé des moyens mémotechniques tels que « gare de baise » pour gare de Vaise et « Sexe Gambetta » pour Saxe Gambetta. C’était drôle et ça me permettait de pas me tromper de direction.

Quand je devais aller à un nouvel endroit, je notais tout sur mon portable et je vérifiais toutes les cinq minutes que j’étais dans le bon métro. J’étais ébahie de voir autant de gens différents tous les jours, et je me plaisais à les contempler pour leur inventer des vies. Chaque petit voyage était une nouvelle découverte.

Et puis peu à peu, mon cerveau est passé en mode automatique. Je connaissais chaque trajet par cœur et ces longs couloirs de béton m’ont semblé de plus en plus monotones. Mes écouteurs enfoncés dans les oreilles, j’étais devenue comme les autres : blasée.

Aller au cinéma

Les cinémas de campagne, c’est comme les fast food : ils sont rares. Le seul qu’il y avait près de chez moi était minuscule. Il n’avait qu’une salle, et les guichetiers étaient bénévoles, donc il était peu souvent ouvert. Généralement, les films étaient diffusés deux semaines après leur sortie officielle, et ne restaient pas longtemps à l’affiche.

Dans ce contexte, il m’était difficile d’aller voir tous les films qui me faisaient envie. Du coup j’y allais de temps en temps, à raison d’une fois par mois, voire moins. Ça ne me manquait pas, au contraire : chaque virée au ciné était une fête. Et quand j’avais de quoi me payer un paquet de bonbons pour aller avec, c’était carrément le paradis.

Sans compter que mon ciné a toujours eu un côté sympathique. Les festivals, les projections de films à thèmes ruraux en présence des réalisateurs, les soirées « un film + une pizza »…

En ville, c’est tout de suite devenu différent. J’avais le choix entre les cinémas alternatifs qui ne diffusaient jamais ce que je voulais voir, et les grandes chaînes où le billet d’entrée coûtait le double du prix normal. Étant en couple avec un étudiant en cinéma, j’y allais environ toutes les semaines, et ma tête finissait aussi vide que mon compte en banque.

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Faut positiver…

Vivre à la campagne, c’est un peu pourri. Je n’avais pas beaucoup de vie sociale jusqu’à ce que j’aie enfin le permis. Le simple fait d’aller m’acheter des vêtements nécessitait une minutieuse organisation. J’avais des vaches tout autour de ma maison. J’allais même leur dire bonjour le matin (ça c’est faux, mais ce serait marrant).

Il n’empêche que ça a le bon côté de faire apprécier les petits plaisirs de la vie. C’est un peu comme un jeu vidéo : s’il est trop facile et qu’on le finit en trente minutes, on s’est ennuyé-e et on n’en garde pas un bon souvenir…

Toutes ces choses sont devenues tellement monnaie courantes que maintenant, elle ne sont plus amusantes du tout. Du coup, j’ai le projet de m’exiler au fin fond des montagnes du Massif Central. Comme ça quand je retournerai en ville, environ une fois par an, ce sera carrément formidable !


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Les Commentaires

23
Avatar de Sarah-in-Wonderland
9 août 2017 à 15h08
Sarah-in-Wonderland
J'habite à Strasbourg et j'en suis super satisfaite.
C'est une grande ville mais pas non plus immense comme Paris par exemple. Je me verrais absolument pas vivre dans une ville immense donc j'apprécie vraiment.

Par contre je comprends pas trop la partie sur le cinéma.. Alors ouais de base le cinéma c'est cher, mais si tu y vas souvent tu prends un abonnement tout simplement.
Je paye 17€90 par mois mon abonnement Ugc illimité et j'y vais plusieurs fois par semaine (il faut dire que j'habite à 5mn a pied du cinéma). Autant vous dire que l'abonnement est très vite rentabilisé.
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