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Faut-il aller aux soirées d’intégration ?

Avec la rentrée universitaire arrivent les classiques soirées, week-end et semaines d’intégration. Est-ce un passage obligatoire ? Que s’y passe-t-il réellement ? Et si tu le loupes ? Mathilde t’explique.

Article initialement publié le 12 septembre 2018 Les prénoms ont été modifiés

Avec la rentrée universitaire arrivent les classiques soirées, week-ends voire semaines d’intégration.

Ok, mais en quoi ça consiste ? Faut-il y aller, ou au contraire les éviter ?

Voici quelques conseils pour t’en sortir le mieux possible !

Une soirée d’intégration, qu’est-ce que c’est ?

Le début de l’année universitaire voit souvent fleurir les soirées d’intégration comme les spots sur ma tronche lorsque le soleil se fait plus timide.

Concrètement, il s’agit de moments de rassemblement généralement organisés par les étudiant·es d’une même promotion afin de faire connaissance, et de festoyer dignement en début d’année.

Selon l’ambiance, les traditions, le lieu et les organisateurs et organisatrices, lesdites soirées peuvent prendre une forme tout à fait différente.

Certaines, à l’instar des Grosses Teufs madmoiZelle, peuvent être à thème et déguisées. D’autres seront animées par des challenges sportifs et autres défis, le plus souvent en équipe.

Il est aussi fréquent de voir des rencontres entre parrains/marraines et fillot·es lorsque le parrainage est mis en place dans la filière qui organise la soirée.

La soirée d’intégration porte bien son nom, et naît d’une volonté de permettre aux premières années de rencontrer les plus « anciens », pour ne pas se sentir largués dans ce tout nouvel environnement.

C’est aussi l’occasion pour ceux et celles qui se connaissent déjà de se retrouver après les vacances — et puis, de toutes manières, il y a peu de mauvais prétextes pour faire la fête !

Les week-ends et semaines d’intégration

Les week-ends et semaines d’intégration suivent les mêmes principe et objectif : permettre aux étudiant·es de se rencontrer et de nouer des liens.

Simplement, la durée, plus longue, permet d’organiser cela d’une manière différente et de créer des relations plus profondes.

Ceux que j’ai pu voir se déroulaient à une distance suffisante de la ville d’études pour permettre de créer une vraie « bulle » dans laquelle faire connaissance réellement.

Des dortoirs étaient mobilisés, des bâtiments privatisés, dans une ambiance qui rappelle les colonies de vacances.

« Bonjour et bienvenue aux nouveaux et nouvelles étudiant·es en communication. »

Le principe des défis et activités diverses y est souvent exploité, et le séjour est ponctué de soirées festives.

Généralement, ces événements sont adressés principalement aux étudiant·es d’une seule et même filière, mais il arrive parfois qu’ils soient ouverts à d’autres, ce que je trouve très chouette.

Bref, c’est une belle occasion de rencontrer du monde, puisqu’il y a plein de nouveaux et nouvelles, comme de plus ancien·nes prêt·es à ouvrir leurs bras, tout en s’amusant et en se fabriquant tout un tas de beaux souvenirs.

Pourquoi les soirées d’intégration sont-elles critiquées ?

Ces soirées ont tout de même mauvaise presse, pas toujours à tort.

« Intégration étudiante » évoque chez beaucoup d’entre nous des termes comme « débordements », « alcool » ou « bizutage ». Et oui, il est certain que cela arrive parfois.

Comme beaucoup d’autres fêtes, les soirées étudiantes, d’autant plus lors des intégrations, sont un moment où l’alcool coule à flots, pas toujours pour le meilleur.

D’un autre côté, il faut parfois se plier à des « défis » pas chouettes pour « s’intégrer » — c’est du moins ce que la pression du groupe veut bien faire croire aux nouveaux et nouvelles.

Combine tout cela avec un tas de personnes prêtes à rattraper tout un été sans réjouissances partagées avec leurs camarades, et tu peux imaginer quelles sortes de « débordements » peuvent potentiellement avoir lieu…

J’insiste sur leur potentialité, car ce n’est pas quelque chose à généraliser non plus. De nombreuses périodes d’intégration ont offert plus de bons souvenirs que de mauvais à ceux et celles qui s’y sont rendues.

Axelle m’a raconté :

« Le week-end d’inté (WEI) m’a aidée à briser la glace avec des personnes que je ne connaissais pas dans ma promo.

Cela soudé des liens que j’avais développés avant le WEI avec quelques copines, devenues aujourd’hui des personnes très importantes de ma vie. »

Axelle, après sa soirée d'inté.

Melina a corroboré ses propos :

« Le week-end d’inté a contribué à sceller des amitiés que je n’aurais souhaité manquer pour rien au monde !

D’ailleurs, les moments — bons ou mauvais — qu’on a vécus lors de ce week-end sont quelques-uns de nos souvenirs marquants, même si bien sûr on en a fabriqué plein d’autres depuis. »

Y a-t-il encore du bizutage lors des soirées d’intégration ?

Les deux jeunes femmes ont tout de même nuancé en relatant des moments plus embarrassants, comme a expliqué Melina :

« Peut-être qu’on n’a pas tout apprécié non plus (je vous cache pas que le quizz sur nos positions sexuelles favorites dans le bus, par exemple, fait partie des moments de gêne, mais bon ça m’a pas traumatisée pour autant). »

Axelle raconte de son côté avoir vécu une expérience similaire, mais durant laquelle les personnes responsables du week-end d’intégration n’ont pas insisté.

« Il y a eu la soirée club super nulle, il a fallu boire de l’alcool à fond pour « profiter ». Les gars et les meufs étaient en chien, bourrés et chiants. […]

Le lendemain il y a eu une réunion chelou où il fallait que les gens qui s’étaient chopés viennent et racontent devant tout le monde. Immense moment de gêne.

Cela dit, une meuf a refusé et les intégrateurs l’ont laissée tranquille. »

Un des conseils que j’aurais à te donner, si tu t’apprêtes à te rendre en week-end d’intégration, est de savoir que cela peut exister, et t’y préparer.

Si c’est ton truc, profites-en ! Simplement, essaie de veiller à ce que personne ne soit forcée ou mise mal à l’aise.

Et si tu préfères éviter, prépare-toi à exprimer ton refus : personne ne peut t’obliger à faire quoi que ce soit.

Pour te rassurer, tu peux aussi y aller en duo avec une personne de confiance, avec laquelle tu auras évoqué tes craintes, et qui pourra te soutenir si les autres se montrent un peu trop relou.

Peut-être avec un peu plus de tact.

L’Article 225-16-1 du code pénale dispose :

« Hors les cas de violences, de menaces ou d’atteintes sexuelles, le fait pour une personne d’amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants ou à consommer de l’alcool de manière excessive, lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire, sportif et socio-éducatif est puni de six mois d’emprisonnement et de 7500€ d’amende. »

Si tu penses avoir été victime ou témoin de bizutage, je t’invite à te référer à la page Que faire face à un bizutage ?, sur le site du service public. Tu y retrouveras les ressources légales nécessaires.

Cette page indique entre autres que « le bizutage est un délit qui consiste à amener une personne à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants ou à consommer de l’alcool de façon excessive et ceci même si elle est consentante ».

Idées d’activité pour week-end d’inté

Rappelle-toi que si tu participes à des séjours d’intégration, c’est pour kiffer ; pas pour te faire violence ! D’ailleurs, Axelle m’a parlé de tout plein d’activités qui lui ont plu et l’ont fait marrer.

« Il y avait des combats de sumo sur un château gonflable, une course au flan (du flan dans la bouche, sans avaler, traverser des obstacles et éviter les pièges, arriver le premier cracher le flan à l’arrivée dans une bassine).

Il y avait même des combats de Pokémon : un gars faisait Bulbizarre et s’est mis à jeter des feuilles et des bâtons face à la meuf Carapuce qui, elle, crachait de l’eau.

Salamèche a tenté de faire un chalumeau avec du déo et un briquet mais heureusement une intégratrice de 2è année l’a stoppé. J’ai beaucoup ri. »

Car les intégrations étudiantes n’ont pas forcément beaucoup de moyens, mais toujours de l’imagination à revendre !

Les intégrations étudiantes, la possibilité d’un super début d’année

Melina m’a aussi expliqué que son week-end d’intégration lui a ouvert des perspectives nouvelles, qu’elle n’aurait pas découvertes sans cela :

« Autre gros avantage que je garde en tête de ce week-end d’inté : j’y ai rencontré des gens engagés dans des assos dans lesquelles j’ai pu m’investir par la suite, et avec lesquelles j’ai beaucoup appris.

Honnêtement, sans ce week-end là, je pense que ça n’aurait pas été aussi « simple », c’étaient des premières rencontres fructueuses ! »

« Seul·e on va plus vite, ensemble on va plus loin », toussa.

Il est vrai que les intégrations sont souvent organisées par des associations de filières, et attirent les associatifs et associatives.

Moi-même, durant mon engagement étudiant, j’ai participé à beaucoup d’événements d’intégration qui n’étaient pas nécessairement ceux de ma filière.

Là, par exemple, c’était un week-end de formation multi-filières.

Je ne partageais pas le domaine d’études des participant·es, mais mon envie d’ouverture, de rencontres, et de permettre aux nouveaux et nouvelles de s’intégrer était la même !

C’est une bonne manière d’entrer en contact avec des bénévoles aux multiples projets, qui peuvent sembler plus « inaccessibles » par la suite, préoccupé·es par leurs travaux en cours.

Comment passer une bonne soirée ou un bon week-end d’intégration ?

Le fait qu’une intégration soit organisée par des associations étudiantes peut être un bon signe. Les plus souvent, celles-ci sont tenues de respecter des engagements envers l’université ou l’établissement auquel elles sont rattachées.

De plus, les responsables associatifs sont généralement bien connu·es des services de l’établissement, et ont une conscience de ce qu’est le bizutage, de ce à quoi ils et elles doivent être attentives durant de tels événements.

Ce n’est cependant pas une science exacte : il arrive que des BDE soient à l’origine d’événements douteux. Mais d’autres solutions existent. Par exemple, à titre personnel, je ne suis pas une grosse fêtarde et ai plutôt tendance à éviter ces ambiances.

J’ai toutefois découvert au cours de mes années licence un système mis en place par la FAGE qui m’a permis de me rendre à certaines soirées plus sereinement : la Charte des Soirées Étudiantes Responsables.

Il s’agit d’un document que les associations volontaires peuvent signer, et voir ainsi leurs événements labellisés « soirée responsable ».

En contrepartie, les structures s’engagent à respecter certains points de cette charte et à mettre en œuvre des dispositifs de prévention, par exemple.

Cela implique également que ses responsables ont participé à une formation dédiée, qui les sensibilise aux risques des soirées.

La charte ne concerne pas que le bizutage : prévention de l’alcoolémie, des IST/MST, mise à disposition de bouchons d’oreilles… Le panel est assez large.

Durant mon parcours d’associative, je n’ai pas connu d’autres certifications de ce type, puisque j’étais engagée seulement à la FAGE. Après une rapide recherche, je ne suis pas parvenue à trouver d’autres initiatives similaires.

Mais je ne doute pas qu’il doit en exister, et si tu en connais, je t’invite vivement à te rendre dans les commentaires de cet article pour les partager !

Faut-il aller ou non en soirée ou week-end d’intégration ?

Je n’ai, en conclusion, aucune prétention à te dire ce que tu dois ou ne dois pas faire.

Les soirées, week-end et semaines d’intégration peuvent être déterminants pour des études épanouies, mais aussi un mauvais souvenir, plus traumatisant qu’autre chose.

Ou juste un chouette moment, mais qui ne changera pas ta vie.

Selon moi, ce qui compte est que tu te respectes, que tu t’écoutes.

Si tu as envie de t’y rendre et de participer à toutes les propositions, je ne peux que t’encourager à le faire ; tout comme si tu préfères passer un week-end dans ton appart’, à binge-watcher des séries sous la couette.

Il n’y a certainement pas de recette miracle, en dehors de savoir ce que tu as envie ou non de faire, et de l’exprimer, de l’imposer.

N'hésite pas à envoyer paître tou·tes ceux et celles qui sentent le bullshit à plein nez.

Si tu décides de faire l’impasse, cela ne détruira pas non plus ta vie sociale sur des décennies. Lors de mes premières années d’étudiante, je ne m’y suis jamais rendue, et je n’ai pas été moins entourée pour autant.

Est-ce grave de ne pas aller à une soirée d’intégration ?

Oui. Si tu n’y vas pas, tu écoperas de 17 années de malheur, tu perdras l’être aimé, tu échoueras dans tes études et plus personne ne s’adressera jamais à toi.

Tu perdras aussi tes cheveux précocément.

Plus sérieusement, non, il n’y a rien de dramatique à ne pas participer aux événements d’intégration de ta filière.

Il y a une infinité d’autres manières de créer du lien et de te faire des ami·es parmi tes camarades. De la classique rencontre en CM ou en TD/TP, en passant par demander où se déroule le cours suivant (car au départ personne ne le saura jamais), jusqu’aux discussions d’intercours à la machine à café… Tout plein de possibilités existent.

Tu peux aussi te rapprocher de personnes pendant les cours de sport si tu décides d’en prendre, via un engagement associatif qui te correspondra plus, durant des sessions de travail en groupe… Bref, je pourrais en faire un article complet (ça t’intéresse ?), mais sache-le, ta vie sociale ne sera pas déterminée par ces intégrations.

#BFF

Tu auras peut-être l’impression, les premiers temps, que tes camarades ne feront que parler de ce qu’il s’est passé à ce moment-là, que ça y est, ils et elles se connaissent tou·tes. C’est normal : ce sera une nouveauté, ils et elles auront créé des liens complices qu’ils et elles auront envie de faire perdurer.

Mais au bout d’un certain temps, cela s’atténuera, tout comme la différence entre les participant·es et les absent·es à la soirée ou au week-end d’inté.

Alors prends un temps avec toi-même, renseigne-toi si tu as des doutes, et choisis ce que tu as envie de faire !

Les étudiant·es les plus chevronné·es seront sûrement de bon conseil pour t’aiguiller et te raconter leurs expériences. Parfois, certain·es enseignant·es, proches de leurs étudiant·es, peuvent aussi te raconter ce qu’ils et elles en entendent.

Sache également, surtout si tu rentres en première année, que ces événements sont dans leur écrasante majorité interdites aux personnes mineures. La distribution d’alcool et la responsabilité des organisateurs et organisatrices sont les deux facteurs principaux qui contribuent à ce qu’ils soient réservés aux majeur·es. Bon à savoir avant d’acheter une pré-vente !

Et une fois que tu auras fait ton choix et/ou que tu y auras participé, viens nous raconter cela en commentaires ! D’ailleurs, si tu fais partie des dinosaures de l’enseignement supérieur, sens-toi libre de venir détailler ton expérience en commentaire, pour que ceux et celles qui hésitent et s’inquiètent trouvent des réponses dans ton témoignage.

Tu peux retrouver le reste de notre contenu en lien avec l’intégration juste ici :

À lire aussi : 13 réseaux étudiants pour t’épanouir hors de tes études


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Les Commentaires

23
Avatar de jorda
19 février 2020 à 18h02
jorda
mouais....
entre passer un bon moment, et risquer des actes de violences avec possibilité que tout soit étouffé, j'en déduis que ça vaut absolument pas le coup d'y aller.
Le risque est trop grand, et des bons moments, y'en aura plein d'autres.
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