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Cinéma

8 films qui mettent une claque, et que tu n’oublieras jamais

Certains films font l’effet d’une claque, et restent longtemps en mémoire. La rédaction a sélectionné 8 longs-métrages qui ont changé, en profondeur, des membres de l’équipe madmoiZelle.

Le 5 janvier 2017

Il y a des films qui font peur, qui font rire, d’autres qui font pleurer. Et il y a des films qui te retournent la tête, qui te font l’effet d’une gifle aller-retour, qui te remettent les idées en place.

Quand le générique arrive, t’es plus dans le même monde, parce que ce long-métrage a définitivement changé la façon dont tu vois le monde qui t’entoure…

Sélection non exhaustive de ces oeuvres qui te font économiser une thérapie en deux heures de pellicule. Si tu veux prendre une leçon de vie sans bouger de ton fauteuil, c’est par ici.

Article collaboratif par différentes personnes de l’équipe madmoiZelle

Quelques minutes après minuit, une fantastique leçon de deuil

J’aime tous les films au cinéma, pour toute la palette d’émotions qu’ils provoquent en moi.

J’ai toujours quelques larmes cristallisées quelque part, et qui ne demandent qu’à sortir, alors une scène triste ou touchante est le parfait prétexte pour les épancher.

Mais devant Quelques minutes après minuit, ce n’était pas un prétexte qui m’a arraché des larmes : c’est le sujet du film en lui-même.

Quelques minutes après minuit, ce sont les étapes du deuil expliquées à un enfant de 13 ans. Expliquées simplement, donc… et je n’ai jamais accueilli une vérité si dure avec autant de douceur.

J’ai compris la colère, la négociation, le choc, le déni, comme je ne les avais jamais compris avant. J’ai pleuré pour des deuils en suspens, pour les adieux manqués, pour l’agonie et l’injustice.

J’avais entendu l’interview du réalisateur, Juan Antonio Bayona, dans laquelle il dit :

« C’est un film qui parle du monde des adultes aux enfants, d’une manière directe, tout en utilisant le fantastique. »

Je ne l’aurais pas mieux résumé moi-même.

J’ai pas pleuré parce que le film était triste, j’ai pleuré parce que j’étais triste, de vieilles tristesses pas bien épongées, de colères pas bien éteintes, de chocs mal encaissés et qui se réveillent à chaque rappel.

Je sais désormais comment je m’y prendrai pour aider un ou une proche à traverser un deuil difficile : regarder ce film en sa compagnie, puis parler d’amour et de manque.

Captain Fantastic, ou comment j’ai compris que je voulais des enfants

Captain Fantastic, c’est l’histoire d’un père et de ses enfants, d’une vie marginale et recluse de la société capitaliste américaine. Un jour, la maman meurt parce qu’elle a mis fin à ses jours et toute la famille part en road trip pour l’enterrer.

Chaque enfant, dans ce film, est formidable et brillant. Ils ont tous une envie de liberté particulière, et surtout, ils s’aiment. Et moi, devant Captain Fantastic, j’ai compris que je voulais ça.

Que je voulais des enfants un jour, sans leur mentir ou les prendre pour des cons parce que ce sont des gosses. Que je voulais faire sortir le meilleur d’eux-mêmes, les voir grandir, devenir de nouveaux adultes dans le monde.

Surtout, devant ce film j’ai été confortée dans l’idée qu’un jour, j’aurai des enfants. Qu’un jour je souffrirai, sûrement, mais que je serai bonne avec mes enfants. Pas parce que je suis une meuf, pas parce qu’on m’a mis la pression : parce que je les aime déjà.

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L’amour qui irradie de Captain Fantastic m’a touchée tout au fond du coeur. Je suis pas ressortie triste de la salle, c’était impossible : j’avais l’impression de brûler d’amour de l’intérieur, l’impression que pour la première fois ou presque j’étais sûre d’au moins une chose dans ma vie !

J’ai pleuré de tristesse au début du film, et pendant, et après, longtemps. Et puis j’ai eu un fou rire alors que je pleurais encore, et j’y ai pensé, repensé… des mois après, j’ai écrit ça sur mon blog et c’était comme un soulagement.

Je pense que Captain Fantastic restera à jamais une des pierres angulaires de ma vie d’adulte.

Mon Roi, une relation toxique qui fait haleter de douleur

J’en ai carrément fait tout un article, mais quand on a déjà vécu une relation compliquée, un couple toxique… Mon Roi est extrêmement poignant. J’ai dû faire des pauses et j’étais obligée d’écrire à la fin, car j’étais vraiment bouleversée.

En plus, comme l’héroïne est en rééducation, il y a un rapport vraiment charnel à sa douleur et on a envie de hurler en même temps qu’elle, qui s’est tue pendant si longtemps quand elle était sous le joug de son compagnon manipulateur.

C’est vraiment une pépite, du genre qui font mal pour la bonne cause.

Intouchables, ou la bienveillance incarnée sur grand écran

J’avais une banane de OUF à la fin de ce film, c’est difficile à expliquer !

Le rire d’Omar Sy est tellement contagieux, je pense que c’est mon acteur français préféré, juste par sa présence et son côté bienveillant. J’ai aussi beaucoup trop ri pendant le film. La scène de l’opéra, typiquement, je me tape encore une barre en la voyant aujourd’hui.

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« C’est un arbre ! Et il chante en allemand ! »

C’est aussi une belle histoire, au final, entre deux personnes qui n’appartiennent pas du tout au même milieu mais qui s’aiment sans qu’aucune des deux n’ait à faire de concession sur son identité pour ressembler un peu plus à l’autre.

Intouchables m’a remplie d’espoir.

Là-Haut, un aller simple pour un monde plus tendre

Bon, déjà, j’ai pleuré comme une madeleine dès le début de Là-Haut, parce qu’on sait très bien que la femme du mec ne fait pas partie de l’histoire. Mais c’est le film entier qui m’a projetée dans un autre monde…

À lire aussi : Un couple marié depuis 60 ans joue la musique de « Là-Haut »

Je l’ai trouvé si tendre, un peu naïf, mais dans le bon sens du terme. C’est une ode à la gentillesse, ce film, le chien et le petit garçon sont adorables et ce sont les meilleurs personnages ! Ils n’ont pas une once de cynisme en eux, et ça fait du bien.

La musique est restée gravée dans mon cerveau, c’est même mon hymne dans Animal Crossing ! J’ai vraiment passé un bon moment.

Elephant, l’irruption de l’horreur dans le quotidien

Si vous voulez tout savoir, au lycée j’ai fait mon TPE sur trois films : American History X, Virgin Suicides et Elephant. Ma foi en l’humanité n’a certainement pas été épargnée par tout ça.

Elephant de Gus Van Sant est le premier film qui m’a bouleversée. Il est de ceux dont tu sors en n’arrivant plus à penser à autre chose.

Je pense que je me souviendrai toujours du jour où j’ai découvert Elephant. Je l’ai vu pour les cours en option cinéma, j’étais en seconde. Le prof nous avait briefés sur le sujet, la tuerie de Columbine, mais l’affiche est tellement innocente, avec cette fille qui embrasse le garçon au tee-shirt jaune sur la joue…

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Comme c’est un film de Gus Van Sant, j’étais vraiment décontenancée par la manière dont Elephant était tourné. On voit tous les personnages de dos, on les suit presque comme un stalker. J’ai été impressionnée par la virtuosité de la mise en scène et la manière dont les histoires se croisent.

Elephant est vraiment un film où on observe ce qu’il se passe. « L’action » se déroule sur peu de temps.

C’est lent comme peut l’être l’activité d’un lycée sur une journée entière, en fait. Le contraste entre le déroulement si simple du quotidien et l’arrivée de l’horreur m’a retournée.

Je devais avoir 15 ans quand j’ai vu Elephant, et je ne vais pas vous mentir, j’ai pas parlé pendant 30 minutes après le générique de fin…

La Haine, une prise de conscience qui résonne comme une gifle

J’ai vu ce film il y a très peu de temps, et ça a été une énorme gifle. Grosse prise de conscience.

C’est l’histoire d’une violence, d’abord contenue, du cercle vicieux d’une société qui s’enfonce en fermant les yeux, qui finit par exploser. Il y a plusieurs citations qui m’ont marquée, comme celle-ci par exemple qui représente très bien cet engrenage édifiant :

« C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de cinquante étages. Il se répète sans cesse, pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. »

La Haine se finit de manière abrupte, le générique est placé au début et la fin n’en est que plus violente. Car il n’y a pas de sas de décompression, pas de retour à la réalité en douceur… pour une simple et bonne raison : ce film, c’est la réalité.

C’est la réalité d’une société comme elle était il y a 20 ans, lorsque le film a été réalisé, et pourtant La Haine reflète exactement la société d’aujourd’hui. Comme si on n’avait pas bougé. Ou comme si on reculait ?

En tous cas, ça pointe le désastre sociétal vers lequel on plonge si tout le monde ne se réveille pas à un moment, en particulier ceux qui ont le pouvoir, ceux qui sont en haut de l’échelle, qui s’acharnent à mettre des coups de talons et à écraser les doigts de ceux qui tentent de les rejoindre.

Sauf que si ceux d’en bas chutent, ils finiront aussi par secouer l’échelle et faire tomber ceux qui étaient à son sommet.

À lire aussi : Comment agir, à notre échelle, pour un monde meilleur ?

Il y a une deuxième citation qui m’a marquée, à laquelle je pense vraiment très souvent, qui me pousse à faire en sorte que le monde évolue dans le bon sens et à essayer d’apporter ma pierre, coûte que coûte.

« Regarde-les, tous ces veaux qui s’laissent porter par l’système… Regarde-le celui-là ! Il a pas l’air méchant, tout seul dans son cuir en peau d’fesse de chèvre. Mais c’est la pire des races !

Tu vois ceux qui s’arrêtent de marcher dans les escaliers mécaniques ? Ceux qui s’laissent porter par l’système ? C’est les même qui votent Le Pen mais qui sont pas racistes. C’est les même qui font les grèves pour protester dès qu’les escalators tombent en panne. La pire des races ! »

Rent, ou la découverte de mon genre cinématographique préféré

J’ai vu Rent quand je n’étais pas aussi vieille que maintenant. Ayant eu une enfance très protégée, je ne savais vraiment rien de la vie.

Avec Rent, j’ai découvert ce qu’était la comédie musicale « pour adultes ». J’ai découvert qu’une comédie musicale pouvait traiter de thèmes sérieux comme le SIDA, la transidentité, les sans-abri, la prostitution… des sujets qui m’étaient quasi-inconnus.

J’ai compris que je pouvais aimer les comédies musicales, même si je ne suis pas fan de Disney.

Rent m’a fait comprendre ce qu’est la solidarité, mais aussi mon propre rapport à la fiction, y compris quand elle se situe très loin de ma réalité. J’ai besoin de personnages humains, très humains, d’une excellente bande-originale portée par des voix inoubliables.

J’ai eu des frissons dès la scène d’ouverture. J’ai compris que Broadway, ce n’était pas seulement Mamma Mia. Jamais on ne veut prendre la place des personnages de Rent, mais on les soutient, on les admire, et on chante avec eux bien sûr !

À toi de nous suggérer, en commentaires, le film qui t’a mis une claque et que tu n’oublieras jamais !


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

66
Avatar de Calyha
28 décembre 2020 à 09h12
Calyha
Ce sujet est dédié aux réactions concernant cette actu : Huit films qui mettent une claque et resteront gravés en vous à jamais
Un film qui met une claque phénoménale avec la talentueuse Tilda Swinton et le jeune Ezra Miller=> "We nedd to talk about Kevin" . Je vous le recommande si vous ne l'avez pas vu.
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