12 bonnes raisons de céder à la procrastination

En ces temps de bruit et de fureur, il faut travailler toujours plus, et toujours plus vite. Mes bien chers frères, mes bien chères soeurs, révoltons-nous contre ce scandaleux état de fait en remettant au goût du jour notre amie de toujours, la procrastination. Tu es une flemmasse impénitente et cherche quelques excuses pleines de bon goût et de mauvaise foi pour justifier ton poil dans la main ? Voici quelques bonnes raisons qui devraient accorder un peu de répit à ta bonne conscience. C’est parti Jackie.

Parce qu’on ne vit qu’une fois Et non pas deux, comme vous le dirait un certain James Bond. Cela étant dit, pourquoi gaspiller son précieux temps à remplir des papiers pour les impôts ou à sortir les poubelles ? La vie est injuste, sérieux.

Parce que la fin du monde pourrait être aussi ponctuelle que la SNCF, sait-on jamais. Et que si les prédictions du calendrier de Maia l’abeille s’avèrent justes-mais-retardataires, je ne voudrais pas mourir un Gaffiot à la main.

Parce que « travailler plus pour gagner plus », c’est un tantinet has been. So 2007, la phrase culte de Nicolas Sarkozy, notre maître à tous, est trop poussiéreuse pour être d’actualité et pas assez décomposée pour être vintage. Par conséquent, nous ferions mieux de laisser le travaillisme au labour party et à l’UMP, et de prendre le temps de vivre.

Parce que le vaste monde mérite d’être découvert. À quoi bon plancher huit heures sur des matières aussi cruelles que le droit administratif, alors que les vertes contrées de Montigny-Les-Metz ou les chatoyants paysages de la Papouasie Nouvelle-Guinée n’attendent plus que toi ? On se le demande, vraiment.

Parce que cela te permettra peut-être de devenir un génie Comment veux-tu faire chanter l’âme d’artiste qui est en toi si tu passes tes jours et tes nuits les yeux rivés sur des feuilles Excel ? Ainsi, laisse-toi un peu de répit et tu deviendra peut-être la nouvelle Cindy Sanders (ambition, quand tu nous tiens).

Parce que La Fontaine RPZ. « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». C’est ton prof de français qui te l’a dit quand tu étais en cinquième, or il faut toujours écouter ses profs de français : leur parole est source de vérité.

Parce que ce sera un petit pas pour ton boulot, mais un grand pas pour ta sociabilité. Qui sait : en prenant un peu de temps pour aller boire un café en terrasse, tu rencontrera peut-être l’homme/la femme de ta vie, avec le/laquel-le tu iras monter un élevage de poneys et de licornes en Patagonie occidentale. Tout ça grâce à la procrastination.

Parce que tu pourras développer des compétences inédites… Qui feront de toi le Chuck Norris du marché du travail. Ainsi, si tu transformes toutes tes heures de cours en heures d’apprentissage du macramé, ton CV deviendra beau et sexy comme le séant d’une statue grecque.

Parce qu’il y a toujours mieux à faire que de ficher un cours de droit international.

Oui, toujours. Même regarder Plus Belle La Vie, soyez-en certaines.

Parce que le temps passe vite. Beaucoup trop vite. Hier encore, tu allais au collège en Converses armée d’un increvable Eastpak, tu causais littérature avec Jeanne-Eulalie sur MSN, postais des articles pseudo-philosophiques sur Skyrock en émaillant la moindre de tes phrases d’un triste « lol » ou d’un tendre « MDR» . Oui, mais tout ça, c’était il y a presque dix ans (une décennie : mortecouille, que les années passent vite), alors que tu as l’impression que c’était hier. Moralité ? Profite de la vie, car tu sera une octogénaire voûtée et édentée en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « tisane à la verveine » ou « Feux de l’Amour ».

Parce que Carpe Diem. Ainsi, si l’on te reproche ta paresse chronique, sors à ton détracteur quelque chose comme « Je ne suis pas paresseu-x-se, je suis juste un-e fervent-e aficionado d’Horace ». Le temps que ton interlocuteur vérifie tes dires sur Wikipédia, tu auras le temps de fuir loin, très loin.

Parce que j’avais une autre bonne raison presque pertinente, mais j’ai la flemme de vous la raconter là, maintenant, tout de suite, alors ce sera pour une autre fois.

Et toi, quel est ton rapport à la procrastination ? La combats-tu avec ferveur, ou est-elle ta plus fidèle compagne ? Viens nous narrer tout cela dans les commentaires. Bisous bisous.

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