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Cinéma

Les presque Manic Pixie Dream Girls

LadyDandy revient sur ces personnages de la pop culture qui auraient pu être des Manic Pixie Dream Girls, mais qui n’en sont pas tout à fait. Définition et explications.

La Manic Pixie Dream Girl a été décortiquée à l’infini. Si vous n’avez jamais entendu parler de ce terme, citons Fun Culture Pop, dans cet article intitulé « Anatomie d’une Manic Pixie Dream Girl » :

Bref, la Manic Pixie Dream Girl est devenu le terme pop pour parler de toutes ces filles pleines de joie de vivre, légèrement délurées, un peu mélancoliques, tendrement excentriques qui aiment écouter des groupes alternatifs en chantant à tue-têtes les oreilles cachées par leurs gros écouteurs.

Toutes ces filles avec des hobbys qui semblent étranges au commun des mortels. Toutes ces filles indifférentes à la pression sociale et au qu’en-dira-t-on. Toutes ces filles qui refusent toute forme de cynisme préférant l’idéalisme et l’optimisme.

Toutes ces filles héritières d’Annie Hall et de Holly Golightly. Toutes ces filles qui ressemblent à Natalie Portman dans GARDEN STATE ou BEAUTIFUL GIRLS, à Rachel Bilson dans THE LAST KISS, à Elisha Cuthbert dans MY SASSY GIRL, à Zooey Deschanel dans YES MAN.

Toutes ces jeunes filles, créatures de cinéma, objets de fantasmes de garçons sensibles et un peu paumés sentimentalement.

Anita Sarkeesian explique très bien les problèmes liés à ce cliché (cliquez sur le bouton Sous-titres pour la VOSTFR) :

Néanmoins, et bien malgré moi, je ne peux pas m’empêcher de bien aimer les Manic Pixie Dream Girls. Peut-être parce que je sais que je peux être perçue comme telle par un certain type de personnes dans un certain type de situation, peut-être parce que les personnages de filles avec un tantinet de caractère demeurent globalement rares au cinéma, peut-être parce que j’aime le décalage, la gentillesse, la spontanéité et la bizarrerie.

Bref, bien malgré moi, je suis folle de Katharine Hepburn dans l’Impossible Monsieur Bébé, d’Audrey Hepburn dans Diamants sur Canapé, de Ramona Flowers et même de Zooey Deschanel de temps en temps…

Mais, parmi mes Manic Pixie Dream Girls préférés, je dois dire que certaines dépassent le cliché pour exister à part entière et ça, ça fait du bien.

Voici quelques exemples de derrière les fagots :

Stargirl de Jerry Spinelli

stargirl-jerry-spinelli Stargirl est un roman pour adolescent qui a… marqué mon adolescence. On y suit Leo, un jeune garçon assez banal qui voit débarquer dans son lycée une ultime Manic Pixie Dream Girl : Susan qui s’est renommée Stargirl.

Elle porte des vêtements bizarres, a de longs cheveux blonds, des yeux exorbités, elle joue du ukulélé, danse pieds nus sous la pluie et fabrique des cartes de voeu pour des gens qu’elle ne connaît pas. Au lycée, elle sèmera des paillettes dans les yeux des autres lycéens et leur apprendra à s’accepter et à assumer leurs différences dans un esprit de camaraderie et de gentillesse.

Sauf que ça ne va pas durer. Bien vite, le vent tourne pour Stargirl qui n’était qu’une mode passagère et se retrouve vite mise au banc du microcosme lycéen, punie pour sa bizarrerie. Même Leo, dont elle est amoureuse, se détourne d’elle, incapable de supporter le poids du regard des autres.

Parce que oui, dans la vraie vie, les Manic Pixie Dream Girl souffrent de leur bizarrerie. Et la plupart des gens ne fantasment pas sur leur comportement inapproprié. Dans la vraie vie, une Manic Pixie Dream Girl fait peur et à raison. Je veux dire, Stargirl est très sympathique mais quand elle suit les gens dans la rue et à leur impose sa “gentillesse”… Ca fait un peu flipper.

Cette histoire m’a vraiment marquée et je la relis assez régulièrement. Je la trouve extrêmement juste et j’aime beaucoup le fait, paradoxalement, qu’on n’ait pas le point de vue de la Manic Pixie Dream Girl mais celui d’un type banal et lâche comme peuvent l’être beaucoup de lycéens.

À ce niveau, je trouve la suite, Love Stargirl, beaucoup moins forte que le premier roman puisqu’elle est écrite du point de vue de Stargirl. Même s’il est agréable, pour une fois, d’entendre la voix de la Manic Pixie Dream Girl.

Luna Lovegood

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Quand le tome 5 de Harry Potter est sorti, l’idée que Harry finisse avec Luna m’a effleurée, je dois l’admettre (j’avais même commencé une fanfiction…) (j’avais 11 ans les gars, me jugez pas !). Et pour cause, elle avait tout de la consolatrice éthérée et rêveuse qui redonne le goût à la vie à un jeune garçon mélancolique.

Et pourtant, dès le début, Luna dépassait le cliché de la Manic Pixie Dream Girl. Même en restant cantonnée à un rôle secondaire, même en n’étant perçue qu’à travers le prisme déformant d’un Harry adolescent fortement autocentré, elle parvient à exister par et pour elle-même.

On devine son incapacité à rentrer dans le moule, ses tentatives de nouer le contact, la conscience trouble qu’elle a du malaise qu’elle cause, son caractère vif et sa franchise désarmante aussi car dans le livre, elle est beaucoup moins douce et tournée vers les autres que ce qu’en montre Evanna Lynch.

J’aime beaucoup sa prestation d’ailleurs mais c’est dommage de ne pas avoir retranscris le côté plus rugueux de Luna. Dans le film, on perd ses nuances.

Phoebe Buffay

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Les Manic Pixie Dream Girl sont souvent de piètres mais charmantes musiciennes, Audrey Hepburn chantonne son Moon River à la fenêtre dans Diamants sur Canapé, Stargirl a son ukulélé et Zooey Deschanel prend sa guitare en Manic Pixie Dream Prof dans Le Secret de Terabithia.

Et puis, il y a Phoebe. Ce personnages, apogée de bizarrerie et de décalage, n’est pourtant pas une Manic Pixie Dream Girl, loin s’en faut !

  • S’il lui arrive d’inspirer des garçons mélancoliques et rêveurs, on a toujours son point de vue à elle sur la situation. D’ailleurs, Phoebe n’est pas quelqu’un de dévoué. Elle a beau avoir une profession tournée vers autrui (masseuse) elle ne sacrifierait pas sa vie pour un homme.
  • Elle est loin de passer son temps à inspirer les gentils garçons. Elle a une histoire familiale, un passé bizarre, une vie professionnelle un peu fantasque mais elle n’a jamais de soucis à payer ses factures.
  • Et surtout, Phoebe ne se comporte pas comme une femme enfant. Oui, beaucoup de Manic Pixie Dream Girls ont son indépendance et sa liberté d’esprit mais on y rattache toujours une certaine puérilité “rafraîchissante”, une maladresse de Pin-up. Phoebe, elle, est fantasque et spontanée sans être puérile.

Cassie Ainsworth

Cassie Ainsworth

Cassie est le personnage que je préfère dans la série Skins. Avec son look délirant, ses répliques décalées et son admiration assez insensée pour Sid qui évolue grâce à elle, elle a tout de la Manic Pixie Dream Girl.

Oui, elle a des problèmes d’anorexie, des problèmes familiaux, mais j’ai toujours eu le sentiment dans les saisons 1 et 2 que l’emphase était surtout mise sur les conséquences que ça avait sur Sid et non sur les conséquences que ça avait sur elle. Sans compter le virage caricatural que prend son personnage dans la saison 2 (facepalm).

Néanmoins, grâce au format de Skins, on avait accès à son point de vue ce qui lui évitait de se résumer à une Manic Pixie Dream Girl. Et puis surtout, on a eu la saison 7 qui offre une fin assez satisfaisante à un personnage qui a réussi à dépasser son statut et même fuir ceux qui la prenaient pour une simple muse pour garçons maladroits !

Lorelai Gilmore

Lorelai Gilmore

J’adore Gilmore Girls et j’adore Lorelai. Mais force est de constater que les hommes qui sortent avec Lorelai doivent avoir tendance à la voir comme une Manic Pixie Dream Girl. Désordonnée, spontanée, originale, girly et maladroite, ça vous rappelle quelque chose ?

Mais bon, la série suivant son point de vue, on peut difficilement la qualifier de Manic Pixie Dream Girl, d’autant plus que Lorelai n’est pas que la séduisante girly girl minaudeuse qui prend des voix de petite fille. Elle gère une auberge comme une boss et se démène pour être financièrement indépendante.

Malgré les apparences, Lorelai est une adulte, la série nous le prouve à de nombreuses reprises… Alors ce n’est pas si grave si elle joue la femme enfant de temps en temps.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

8
Avatar de WardaBulle
1 octobre 2014 à 12h10
WardaBulle
J'ai parfois l'impression d'être une MPDG. Souvent ça m'amuse, j'apprécie l'idée, je peux trouver ça gratifiant, mais parfois, notamment quand je suis triste, ça me saoule. J'ai l'impression que pour mes copains, je dois toujours être au top mais avec quand même une part de sensibilité(parce que si je ne suis pas sensible, je ne suis pas une fille).
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