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Cinq raisons...

J’ai testé pour vous… faire de la moto

Lolita fait de la moto, et elle adore ça ! Voici sa petite histoire : comment elle est tombée dedans étant petite, et pourquoi elle kiffe toujours s’en aller, cheveux au vent, sur sa monture.

Plongée dans la marmite quand j’étais petite

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Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours vu mon père faire de la moto. Regarder les grands prix moto à la télé, acheter Moto Magazine tous les jeudis à la maison de la presse… Tous les week-ends durant la saison, il fallait s’installer et regarder la moto, et si possible, aller au Mans pour voir le grand prix de France. D’ailleurs pour l’anecdote, on m’a perdue sur ce même circuit quand j’avais trois ans par manque d’attention d’un des amis de mes parents. Et j’ai été retrouvée au stand des enfants perdus. Dommage que je ne m’en rappelle pas : apparemment je m’amusais bien !

C’est vrai que quand j’étais petite, ça m’énervait un peu, surtout de ne pas avoir la télé le dimanche après-midi parce qu’il fallait voir des gens sur des motos tourner en rond. Même si j’aimais beaucoup quand il m’emmenait faire un tour derrière lui sur sa moto. C’était toujours une sensation que j’adorais. Je savais que ma mère avait aussi le permis moto, mais depuis sa vraie vie d’adulte elle avait un peu arrêté, même si elle regarde quand même les évènements avec mon père. J’ai donc grandi dans une famille de motards, avec des amis motards, donc bien sympas, bons vivants et tout le tralala.

D’abord le scooter…

scooter

En grandissant, j’ai commencé à plus m’intéresser aux grands prix moto, et pas juste parce que certains des pilotes sont à se damner, mais parce que c’est très impressionnant et excitant. De les voir se doubler, éviter les chutes (ou pas), amasser les points, grand prix après grand prix, jusqu’à la fin… Dans le même temps, en première, mon père m’a offert un scooter. C’était déjà la grande révolution, j’avais un deux-roues à moteur ! Je n’étais pas peu fière, laissez-moi vous le dire. J’ai expérimenté les pannes d’essence, les non-démarrages, les côtes à 10 kilomètres/heure, les brûlures sur le pot d’échappement, même un accident à cause d’un conducteur qui n’avait pas vérifié son angle mort en tournant à droite à la sortie d’un rond-point. Heureusement, pas de mal, juste beaucoup de peur. C’était également la première autonomie, pour aller au ciné ou pour aller voir ses amis ou aller au centre commercial dans la ville d’à côté. C’était aussi essayer d’aller le plus rapidement possible dans les descentes et de profiter de cette vitesse, toute relative, mais déjà pas mal à cet âge-là.

…puis le permis et la moto

biker

Et puis vinrent les 18 ans, le permis, la voiture mais toujours cette amour de la vitesse et de l’accélération. Je suis retourné sur le circuit du Mans, j’ai retrouvé ce plaisir de voir défiler les pilotes à toute vitesse… Et quand vinrent mes 19 ans, la question du cadeau ne se posa pas trop longtemps : je voulais passer mon permis moto. Je le voulais. En gros cylindré, plutôt que 125 centimètre cubes. Et l’angoisse revint. Le permis se divise en deux parties : le plateau et la circulation. Et si la circulation c’est un peu les doigts dans le nez pourvu qu’on se rappelle du code et qu’on ait l’habitude de conduire en voiture, le plateau, eh bien…

Il y a quatre épreuves notées de A à C ; si on a un C, on est éliminé. La première consiste à pousser la moto à l’arrêt pour prouver que l’on peut maîtriser l’engin sans le faire tomber, et avec mes petits bras c’est quand même pas super aisé. Ensuite l’examinateur nous pose des question sur la partie mécanique et nous attribue une note. L’épreuve suivante est un slalom à allure lente entre des plots : il ne faut pas les faire bouger, encore moins les faire tomber et ne pas poser le pied à terre. Il faut faire une partie seule, et une avec quelqu’un à l’arrière pour voir si on peut maîtriser l’engin à allure lente (moins de 10km/h).

Ensuite vient ma némésis, l’épreuve que j’ai ratée deux fois, le slalom à allure rapide. Qui consiste en accélération, slalom rapidement entre des plots sans les toucher, freiner, faire un demi-tour, refaire le slalom et en fonction du parcours qui aura été tiré au sort au début de l’épreuve, il faut soit rétrograder, faire un freinage d’urgence ou un évitement droite ou gauche (le plus compliqué, ce que j’ai eu à chaque fois). Et soit j’allais trop lentement, soit je poussais le plot à l’évitement et j’avais un C. C’était très frustrant, très stressant de faire dépenser encore de l’argent à mon père pour une nouvelle présentation au permis à chaque fois. Une fois, pendant l’entraînement, je suis même carrément tombée en freinant avant le demi-tour car il avait plu : la moto a glissé. J’ai fait une belle crise d’angoisse car c’était ma vraie première chute. J’ai eu de la chance, j’ai eu un côté du bas-ventre bien écorché ainsi que les genoux mais ça aurait pu être pire. Cependant remonter sur la moto et refaire le slalom rapide fut une vraie épreuve et là, j’ai vraiment failli abandonner. Mais j’ai persévéré et j’ai fini par l’avoir, ce slalom rapide ! La dernière épreuve, une bagatelle après une telle crise de nerfs, est une interrogation orale sur une des sections du bouquin de code qu’on devait potasser, donc du bon sens la plupart du temps. Une fois que le plateau était validé, le permis était déjà presque dans la poche. Et quelques semaines plus tard il l’était. La première et la plus dure épreuve était passée !

moto

Je me suis ensuite dit que si je bossais deux ou trois mois pendant les vacances d’été, je pourrais peut-être me payer une moto d’occasion si mes parents m’aidaient un peu. Et la surprise fut totale quand mon père m’annonça qu’il m’avait trouvé une bonne moto d’occasion, une Honda 500 CB, et qu’il me l’avait achetée. Je le soupçonne d’avoir été très fier que sa fille aînée s’intéresse autant à sa passion de toujours. Ceci étant, j’étais très gêné d’un cadeau de cette ampleur mais en même temps… J’allais enfin pouvoir piloter une moto par moi-même sans personne pour me surveiller. Finalement l’assurance fut signée, la moto fut achetée et nous y voilà :

du haut de mes 19 ans, j’avais une vraie moto à piloter. J’étais bridée à 34 chevaux : selon la loi française, je n’aurai le droit à la pleine puissance de la moto (58 chevaux) qu’à mes 21 ans (cette annéééée !).

La moto au quotidien ça change quoi ?

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Déjà c’est la liberté. En moto j’oublie tout, quand je vais faire une promenade dans les monts environnants c’est comme si rien d’autre n’existait. Je prends les virages à la corde, j’essaie de pousser la vitesse jusqu’au flip, ou je coupe les gaz, je découvre des paysages magnifiques, je sens le vent contre moi. Faire de la moto est vraiment une sensation indéfinissable mais c’est tellement agréable et prenant, tellement intense.

C’est aussi le sentiment indéfinissable d’appartenir à une communauté. On dit que le milieu motard est sexiste ; pour l’instant, à ma grande joie, je n’y ai été trop confrontée. À chaque fois que j’ai eu besoin d’aide et qu’il y avait un motard dans les parages, je me suis toujours fait aider, conseiller, quand je récupère ma moto au parking et que je rencontre d’autres motards on échange quelques mots… Je suis toujours tombée sur des hommes qui semblaient heureux de voir une jeune fille faire de la moto. Il y a ce petit frisson à chaque fois qu’on croise ou qu’on double une moto, ce signe de paix fait avec les doigts ou juste un signe avec le pied quand on ne peut pas lâcher le guidon. Un simple « Bonjour » entre motard-e-s : ça fait toujours très plaisir de se sentir faire partie d’un tout.

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Coucou Megan Fox.

La moto, ça veut aussi dire un gain de temps énorme. J’habite juste à côté de Lyon et si en condition de trafic fluide, ma voiture met 15 ou 20 minutes pour aller en ville, le matin et le soir ça peut prendre jusqu’à deux heures. La moto c’est pouvoir se lever plus tard et arriver plus tôt le soir sans crise de nerfs. Après ça demande un peu d’entraînement et énormément de concentration car slalomer entre les voitures, c’est dangereux. Il faut vérifier que les conducteurs vous voient, se rabattent, ou au moins ne vous coupent pas la route. Il faut faire attention aux rétroviseurs, à la carrosserie, pour ne pas se retrouver avec un conducteur fou furieux, ce que je peux comprendre. Je fais très attention car j’ai déjà failli me faire couper en deux par une voiture déboîtant brusquement alors que je remontais une file. Alors même en faisant attention c’est dangereux, encore plus par temps de pluie.

Cependant faire de la moto n’est pas sans désavantage. Le premier reste… la dangerosité. Oui, la moto, c’est dangereux. Notre seule protection, c’est ce qu’on porte : pas de tôle pour amortir les chocs. La moto c’est un peu se mettre à nu sur un engin qui monte à 150km/h. C’est pour ça que la vigilance est de mise tout le temps, il ne faut jamais relâcher sa concentration. Combien de fois une voiture a changé de file sans vérifier son angle mort alors que j’étais là ? La sécurité routière essaie de sensibiliser les automobilistes sur le principe de toujours vérifier les angles et de leurs rétroviseurs pour les motos. Si la plupart le font et se rabattent pour me laisser passer, ce à quoi je fais toujours un signe de remerciement, d’autres s’en fichent comme d’une vieille chaussette et c’est à eux qu’il faut toujours faire attention. La nuit, le phare avant n’éclaire pas autant que deux phares et dans les virages c’est un tout un côté de la route qu’on ne peut pas voir. La pluie est extrêmement dangereuse et il faut redoubler d’attention. Il m’est arrivé de mettre une heure à rentrer sous la pluie, même en remontant les files, tellement j’étais prudente et en arrivant j’avais un mal de crâne carabiné. Mais je veux rester en vie et en pleine santé physique pour pouvoir continuer à faire de la moto longtemps !

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Bon, là ça ne se voit pas, mais en vrai elle kiffe.

La sécurité, c’est aussi porter un jean, des bottes de moto, des gants, un blouson avec protections et bien sûr un casque par tous les temps. Qu’il fasse 10 ou 34 degrés. Et même si je cuis intérieurement quand c’est le cas, je ne comprends pas les motards qui sont en bermuda, t-shirt et sandales. Ça me dépasse. De toute façon, si mon père me voyait sans ma tenue, il me ferait la morale, et il aurait raison. Et puis je ne me sens pas en sécurité sans toutes ces protections et même si ça fait transpirer, au moins, ça protège !

Dans le registre un peu plus léger, faire de la moto c’est quand même renoncer à une part de sa féminité. Pas de robes, pas de jupes, pas de short, pas de jolies chaussures, pas de talons, pas de manteau tout neuf, tout beau, les cheveux tout plats et/ou complètement crades (et ce avec ou sans filet pour le casque), le visage luisant et gras en été… Je sais, super glamour. Après ça dépend d’où je vais : à la fac c’est vrai que je pourrais me changer mais c’est toujours galère de se trimballer avec deux tenues et de se changer à chaque fois qu’on veut reprendre la moto. Pour les rendez-vous, n’en parlons pas : j’essaie d’entasser mes bottes et mon blouson dans mon petit top case à l’arrière et d’enfiler ballerines et joli gilet, mais ça ne passe pas à chaque fois. Enfin, la plupart du temps, la praticité et le gain de temps me font oublier ces petits tracas.

Pour rien au monde je ne renoncerais à la moto et aux sensations que ça procure, j’y suis, j’y reste maintenant !

Et vous, vous faites de la moto ? C’est un univers qui vous fait rêver ou qui ne vous attire pas plus que ça ?

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Les Commentaires

39
Avatar de DoctorBowie
12 août 2016 à 06h08
DoctorBowie
Je vis avec une famille très prudente, très à cheval sur le confort, et puis il y a l'exception : mon père et moi.
Je n'ai jamais eu peur de la vitesse, des chemins étroits, de la circulation.. la moto ne m'a jamais effrayé.
Mon père est motard depuis maintenant 35 ans, et depuis que je suis en âge de faire de la moto, il m'a toujours emmené en SDS à l'arrière de sa Ducati, les escapades en moto, ce sont les meilleurs souvenirs que j'ai avec lui. Donc c'est lui qui m'a transmis le goût de la moto. J'aime beaucoup la solidarité entre motards et toute l'atmosphère apportée par la communauté, l'esprit motard.
Et puis mine de rien, ça a vraiment nourri mon adrénaline et grâce à ça je m'autorise sans crainte à tenter des nouvelles expériences même très différentes de la moto (saut à l’élastique, manège extrême, voltige aérienne) là où toutes mes amies paniqueraient rien qu'à l'idée d'expérimenter. Bien sûr, la vie est autant pleine d'adrénaline que précieuse : donc la sécurité avant tout! J'ai longtemps négocié pour passer seulement le permis moto, mais c'est vrai qu'une voiture restera toujours pratique (courses, la nuit, le mauvais temps, voyage..etc) donc je n'attends qu'une chose, passer mon permis voiture pour enfin passer le permis moto après ! J'ai les yeux rivés sur les économies afin de me payer la ou les moto(s) de mes rêves !
Longue vie aux motards !
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