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Josée l’Obsédée marque des buts

Josée l’Obsédée se fiche un peu du foot, parce que, comme son nom l’indique, elle préfère le sport de chambre. Alors le jour où elle a découvert que ce sport à boule unique pouvait la faire frétiller…

Vendredi soir, c’était le match France-Suisse. Mais vous vous en étiez peut-être rendu-e compte ? Tout le monde devant son poste de télévision, toutes les chaises de tous les bars tournées vers le grand écran posé là comme le Messie, et pas un rat dans les rues. Même Mme Michu, votre voisine, ne faisait plus BOM-BOM contre les murs à cause de la fougue de son étalon, mais à cause de son esprit de supporter qui tapait des pieds au rythme de la Marseillaise.

En ce qui concerne ma petite personne, j’étais bien embêtée. Je n’ai rien contre les footballeurs, mais les regarder courir d’un côté à l’autre du terrain sans jamais tout à fait réussir à s’approprier la balle a une légère tendance à me frustrer. Sans que je ne comprenne bien pourquoi.

Quant à mes plans du vendredi soir, ils avaient tous été annulés. J’étais donc partie pour passer la soirée seule, chez moi, abandonnée de tous, les piles de mon vibro mortes et tous les magasins fermés pour cause de match. Ce qui aurait pu être surmontable avec un bon doigté film…

Si seulement, dehors, tout Paris ne poussait pas des cris d’extase à l’unisson à chaque tir réussi.

Josée part en attaque

Au bout de ce qui semblait être la cinquantième partouze, pardon, le cinquantième but marqué par les Français, la Josée en moi en eut ras son intimité. Je tournais comme un lion en cage, fixant avec hargne le dildo sans jus que j’avais customisé avec quelques plumes pour voir si mes colocs le prendraient pour un plumeau. Il ne m’amusait plus. Plus rien ne m’amusait.

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Ceci est une métaphore.

Plus d’une semaine sans discuter (et plus si affinités) avec un José, couplée à l’épée de Damoclès que représentaient mes menstruations imminentes, faisaient tourbillonner mes hormones délicates dans la jungle amazonienne de ma culotte. Je n’aime pas les douches froides : il fallait donc que je sorte prendre l’air.

Sortir, d’accord, mais pour quoi faire ? Pleurer ma solitude sur le parvis de Notre-Dame ? Ce n’était pas une option.

Alors j’eus une idée : et si je me mêlais à la plèbe à l’enthousiasme des foules ? Toute aventureuse que je suis, trop de gens qui crient si près de moi, ça tend à me défriser le poil du frifri de peur. Depuis l’incident de la pinte de 2010 dans un pub Dublinois pendant un match de Rugby, je n’avais guère retenté l’expérience, mais là tout de suite, j’étais partante pour une bonne dose d’excitation, toute innocente et patriotique soit-elle.

Mais bon, vous vous doutez bien que là où Josée passe, l’innocence trépasse. Ou à peu près.

Josée fait la passe (et met la main)

Ça avait pourtant commencé de façon on ne peut plus banale. J’avais jeté mon dévolu sur une sorte de pub irlandais ayant eu le bon goût de ne pas mettre sa télé dehors en plein courant d’air, et passai timidement le nez par une des nombreuses portes ouvertes avant d’aller m’installer tout au fond, dans un coin.

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Je dois dire, et vous commencez à voir où je veux en venir, que si je m’assis à côté d’un charmant jeune homme tout à fait à mon goût, c’est évidemment par hasard. Dans l’émoi de la découverte, et enjointe avec quelque véhémence par le public à arrêter de cacher le ballon, je m’étais jetée sur la première banquette libre, un peu sonnée. C’était bien la première fois qu’on me reprochait de m’appesantir sur la boule.

Le courant passa cependant fort vite, et fort bien, entre nous. Charmant jeune homme, qui venait de gagner son surnom de José en m’aidant à commander ma pinte dans le chaos ambiant, avait l’avantage de s’intéresser davantage à ma petite personne qu’au match ou à ses potes, tournés vers l’écran.

D’oeillades en frôlements tout à fait accidentels, un lien se crée entre nous. Pendant la mi-temps, comble du luxe, nous réussissons même à discuter, et je découvre que José a la conversation, ainsi que la voix, agréable. Je me surprends à penser que c’est un détail non négligeable pour les papotages sur l’oreiller, lorsque je réalise que les Bleus ont repris sans plus de préliminaires.

Soudain, le bruit me renvoie à ma situation. Sortie de mon antre pour échapper à l’ennui de mes trompes de fallope (fes faletés), je n’espérais pas plus qu’un divertissement aussi bref qu’éphémère dans cet orgasme collectif que génère chaque tir au but. Et voilà que, paf ! une chance sur 10 000 : je tombe sur un José potentiel.

Inspirée par les coups de pied fougueux des Bleus, je décochai ainsi mon propre peton, direction ses propres ballons.

Et là, c’est le GOOOAAAALLLL

« Ohlàlà, Josée », me direz-vous, « quelle audace, quelle fougasse, euh… » Que nenni, lectorat, je n’y allai pas aussi franco que Zidane devant un ballon. Nous nous étions si subtilement rapprochés l’un de l’autre, dans notre petit coin de pub, je portai une simple jupe d’été et je me sentais légère… Mon brave peton ne fit que tester la température du bain. C’est que je ne suis pas si souple que ça, non plus. (Et puis je n’allais pas lui taper dans les ballons, vous êtes fous, vous.)

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Non, hein ?

La tentative de contact porta néanmoins ses fruits : quelque chose fit clic dans la tête (ou le pantalon) de mon José. Pendant de longues, bien longues minutes, nous partîmes progressivement à la découverte de l’autre – des contacts de plus en plus insistants aux baisers faussement timides.

Comment ça, « et les gens » ? Oh les gens, ils regardaient tous dans l’autre sens. Et si je n’ai jamais tant aimé les diatribes hystériques des commentateurs et les cris interminables des foules de supporters, on aurait pu y aller direct en levrette que ça aurait été pareil.

Puis soudain, mon José comme les supporters dans la salle firent preuve d’initiative. Le premier en trouvant ma culotte – et les seconds en entonnant un petit coup de Marseillaise. Autant j’appréciais les soins prodigués à Clicli (l’habitant de ma vulve) de sa main chaude, autant l’inquiétude me traversa : la Marseillaise n’allait-elle pas péter mon groove ?

Josée marquant des buts.

Fort heureusement, les paroles se perdirent bien vite dans les vagues de mon plaisir personnel, et je me surpris même à suivre la chanson de mes propres petits gémissements (eux-mêmes, merci bien, noyés dans le bruit général). Pire : je devins dans ma tête un commentateur de foot.

– Tout à fait Thierry, un coup admirable de l’index sur le capuchon. – Tout en douceur, tout en subtilité, quelle sensualité, Gérard ! Un jeu pareil, on a envie de parler d’érotisme ! – Ouuuh une passe superbement maîtrisée pour le clitoris ! – Mais c’est qu’il se rapproche du but ! – Tout à fait Thierry ! Aaah, ça me rappelle quand je jouais avec… – C’est pas le moment, Gérard ! On est tout près du but, et… Oh ! Il y a touche ! – Ce n’est pas grave Thierry, on reprend la balle, eeeet… Index attaque ! Index est en feu ce soir ! – Oh oui Gérard, ONE FAÏEURE ! – Fermez-la Thierry, on se rapproche, ON SE RAPPROCHE – OH OUI – OUI OUI OUI OUI – Et GOOOOAAAAAAAALLLL !!!!

À ce jour, je ne comprends toujours pas qu’on ait pu ne pas m’entendre. Je veux dire, les Bleus aussi venaient de marquer un but. Alors, dans ce mélange de joie et de gêne générales, la Josée et le José que nous étions partirent fêter la victoire de la France sous ma jolie couette bleue. Ils passèrent une bonne nuit, marquèrent plein de petits buts… et ainsi se termine notre histoire.


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Les Commentaires

10
Avatar de Petits Pas Legers
9 novembre 2014 à 19h11
Petits Pas Legers
Genre, tu trouves un mec dans un bar, tu discutes avec et tu lui touches les burnes, comme ça, sans crier gare?

...J'inverse les rôles et ça me dérange. C'pas une agression ça?

Je crois qu'elle lui faisait plutôt du pied en fait, mais c'est pas très clair.. ^^
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