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Culture

La réalisatrice de « Je suis son bourreau », le court-métrage sur les violences, répond à nos questions

Je suis son bourreau raconte la violence conjugale du point de vue de l’agresseur. Interview de la réalisatrice à l’origine de l’œuvre.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec le Nikon Film Festival. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait

Mise à jour du 27 octobre 2016 — Alice Rogeaux est la réalisatrice de Je suis son bourreau. Elle n’a que dix-sept ans et suit une terminale S au lycée Pasteur Lille. Plus tard, elle se voit tenter de grandes écoles de cinéma. En attendant, elle réalise des courts-métrages sur son temps libre.

Contactée au téléphone, elle a répondu à mes questions.

  • Quel a été ton parcours pour en arriver à participer au Nikon Film Festival ?

« Je suis en quelque sorte autodidacte. Mon père est photographe donc depuis toute petite je prends des photos… Mais la vidéo, j’ai appris ça toute seule.

Ça fait deux ans que je voulais participer au Nikon Film Festival. Pour moi c’est une super expérience, l’opportunité d’être vu par des professionnel•les et d’avoir des commentaires constructifs ! »

  • Ton court-métrage parle de violence conjugale, pourquoi ce thème ?

« C’est un sujet qui me touche, même si je ne crois pas qu’il y ait de cas dans mon entourage proche. Je pense qu’en tant que femme, on peut toutes être sensibles à ce genre de thèmes. »

  • Comment as-tu écrit ce film ?

« Je n’avais pas une volonté dès le départ, quand j’ai entendu le thème (Je suis une rencontre), de faire quelque chose de féministe. Finalement, je trouve ça bien !

J’ai d’abord écrit une autre version, avec une autre tournure. Le garçon clamait son innocence, comme si il ne l’avait jamais frappée.

Finalement je me suis rendu compte que c’était beaucoup plus intéressant et plus clair de dire qu’il l’a fait mais il ne voit pas le mal. Le personnage donne peu d’importance à ça. C’est sa psychologie qui est ainsi mise en valeur. »

  • Pourquoi as-tu souhaité raconter cette histoire du point de vue de celui qui bat ?

« Je voulais un témoignage qui sort de l’ordinaire. On entend souvent, avec raison, le point de vue des victimes. J’ai eu cette volonté d’entrer dans la psychologie de ce garçon : pourquoi en est-il arrivé à des violences comme ça alors qu’il ont l’air heureux, qu’il a l’air si gentil avec elle.

J’ai vu des commentaires qui débattaient sur la question de s’il était amoureux malgré cette violence : je n’ai pas de réponse. Il y a vraiment plein de profils dans ce genre d’histoires, il n’y a pas que des monstres. On peut avoir un visage d’ange, une vie sociable voire de couple tout à fait normale… Et finalement agir comme un monstre. »

groupe-complet

L’équipe complète (!) du film : Alice Rogeaux, Cyprien Hoët (qui s’est notamment chargé de la lumière, du son et de l’écriture de la musique), ainsi que les deux acteurs Raphaël Dhullu et Louise Boulard 

À lire aussi : Je connais un violeur, et vous aussi, sans doute

Le 26 octobre 2016 — Beaucoup d’histoires d’amours ont leur légende, leur histoire qui la rend si spéciale. Des couples la racontent souvent le sourire aux lèvres à leurs ami•es. Ici, le couple se rencontre « par hasard », à un arrêt de bus. C’est romantique.

Pourtant derrière cette façade rose, il n’est pas évident de connaître la réalité de leur intimité

« Je suis son bourreau » montre en brut la violence conjugale

Dans son court-métrage Je suis un bourreau, la réalisatrice Alice Rogeaux (17 ans seulement !) raconte l’histoire du point de vue d’un homme battant sa compagne.

Il n’a pas l’air d’un monstre. D’ailleurs, il parle doucement et prononce les mêmes phrases déjà entendues dans la bouche de nombreux de mes ami•es transis d’amour.

« Je ne pensais pas vivre ça un jour, puis ça m’est tombé dessus »

La force de ce film est là : ce n’est pas parce que quelqu’un est violent qu’il ou elle n’a pas de sentiments pour l’autre… Et ce n’est pas parce qu’on a des sentiments pour l’autre qu’on agit bien.

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Pour regarder le court-métrage, cliquez sur l’image ci-dessus.

Le Nikon Film Festival, découvreur de talent

Chaque année, le festival Nikon nous permet de découvrit des bijoux.

L’année dernière, nous vous avions parlé du fameux Je suis le machisme ordinaire qui parlait à la fois de harcèlement scolaire et de sexisme. Un court-métrage qui a eu un beau parcours ensuite : il a été couronné du Prix du public.

Alors, Je suis son bourreau permettra-t-il à Alice Rogeaux d’obtenir un prix ? Si la réponse est encore loin d’être certaine, vous pouvez d’ores et déjà voter pour soutenir ce film !

big-premiere-violence-conjugale-conseils

 


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

6
Avatar de abou333
27 octobre 2016 à 00h10
abou333
La page refuse de s'afficher quand je clique sur l'image Est-ce que ça le fait à qqun d'autre que moi ?

Plus simple que de désactiver ton bloqueur de pub : click droit --> ouvrir dans un nouvel onglet.
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Voir les 6 commentaires

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