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Depuis le 1er janvier 2019, 20 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex

En 2018, Titiou Lecoq faisait le bilan des féminicides de l’année passée. L’année dernière à la même date, il y avait eu deux fois moins de femmes tuées par leur conjoint.

Mis à jour le 12 février 2019.

Les chiffres autour des féminicides en France a été mis à jour.

Selon un nouveau recensement mis en ligne par France Info le mardi 12 février, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint tous les deux jours.

Un groupe d’environ 7 000 bénévoles réunis sur Facebook compte ces morts. Il s’appelle « Féminicides par compagnons ou ex ».

Il dénombre dénommé pas moins de 20 femmes tuées suite à des coups et blessures infligés par leur partenaire ou leur ex depuis le 1er janvier 2019.

Deux fois plus de féminicides que l’an dernier à la même date

En comparant les chiffres de l’an dernier, France Info rapporte que le nombre de féminicides conjugaux a doublé.

Ces volontaires, ont mis au point du carte sur laquelle il est possible de voir dans quelle ville ces femmes victimes de violences conjugales ont été tuées, grâce à un repère rouge.

France Info confirme que les chiffres diffusés par le groupe Facebook restent relativement proches de ceux officiellement transmis par le gouvernement.

Selon l’enquête de l’INSEE réalisée en 2016 et publiée en 2017, une femme meurt tous les 3 jours.

Mise à jour du 9 janvier 2018

Titiou Lecoq tient à jour depuis un an une liste des femmes assassinées par leurs conjoint ou ex-conjoint. Ce jour, elle publie dans Libération un article, pour rappeler la différence entre le fait divers, et le fait social.

Les féminicides, ces femmes tuées par leur conjoint

Dans cet article, Titiou Lecoq établit le chiffre de 109 : c’est le nombre de noms présents sur sa liste.

« Mais ce chiffre seul ne veut rien dire. »

Elle rappelle qu’elle peut être passée à côté de certains cas, que dans ce décompte ne figurent pas les affaires dont l’issue est encore incertaine, qu’il ne rend pas compte non plus des survivantes aux tentatives d’assassinat.

Et que dire des victimes collatérales ? Des enfants assassinés en même temps que leur mère, des proches qui avaient apporté leur aide et leur soutien à la victime, ou même de quasi-inconnus ayant tenté de s’interposer et l’ayant payé de leur vie ?

De ceux et celles qui restent ?

Les victimes de violences conjugales

Le bilan est lourd. Alors pour qu’il le soit de moins en moins, il existe en effet des solutions que Titiou Lecoq liste. Mais surtout, elle n’oublie pas de rappeler le contexte :

« Conseiller à une femme de « le quitter », ce n’est pas suffisant parce que le moment où elles décident de partir, c’est celui où elles mettent le plus en danger leur vie. »

Car effectivement, on ne tue pas par amour, par passion. Le contexte de rupture qui est celui de la majorité de ces féminicides est l’illustration du fait que ces hommes tuent pour qu’une femme qu’ils estimaient posséder ne s’émancipe pas.

« Or la possession, ce n’est pas de l’amour. C’est de la domination. »

Mise à jour du 30 juin 2017

Après l’insoutenable article de Slate sur les féminicides en France (lire ci-dessous), c’est à présent sur Libération que Titiou Lecoq parle de toutes ces femmes assassinées dans la quasi-indifférence générale.

Tous ces « faits divers », ces « crimes passionnels », ces « drames amoureux » enterrés dans la presse régionale, qui ont un point commun : une femme est morte. Souvent parce qu’elle ne voulait plus partager la vie d’un homme.

Les violences conjugales sont un meurtre de masse

C’est tout un dossier que Libération consacre aux violences conjugales, ce « meurtre de masse » comme le journal ose l’appeler.

Accessible sans abonnement, le terrifiant portrait des dizaines de femmes assassinées depuis ce 1er janvier 2017 : «Elle s’appelait Emilie, elle avait 34 ans» : une année de meurtres conjugaux.

L’horrible réalité défile au fur et à mesure de la lecture. Toutes ces histoires sordides, similaires, crues, injustes, violentes. Toutes ces femmes tuées par un homme, au nom de « l’amour ».

Tous ces coups de feu, de couteau, d’outils de boucher. Ces étranglements, ces viols, ces coups de poing, de pied. Au point de tuer.

La presse face aux féminicides : non ce ne sont pas des crimes passionnels

Un autre article accessible est celui signé Sophie Gourion, créatrice du Tumblr Les Mots Tuent. Le titre est percutant : et si les journalistes arrêtaient d’être des serial killers ?

Cet écrit se focalise sur les euphémismes désignant les violences conjugales, les meurtres, les assassinats et les viols. Ce ne sont pas des actes « passionnels » ni des « dérapages ». Ce sont des crimes.

« Un proche d’une victime m’avait dit un jour au sujet d’un titre d’article problématique : «C’est comme si on la tuait une deuxième fois.» Journalistes et rédactions, ne devenez pas des serial-killers. »

J’ai eu la nausée en lisant ce dossier. J’ai eu envie de hurler, de pleurer, de lutter. Je me suis forcée, en me disant que ne pas les ignorer, c’était bien le seul hommage que je pouvais rendre à ces femmes assassinées.

Je vous recommande cette lecture, le cœur en bandoulière, malgré la douleur qu’elle génère.

Les féminicides en France mis en lumière

— Le 23 juin 2017

Le 12 juin, je prenais un train à destination de Paris. Le trajet a duré le double de temps par rapport à ce qui était prévu. « Un accident sur la ligne » contraignait le train dans lequel je me trouvais à faire un détour.

C’est ce qui avait été annoncé dans les haut-parleurs. En réalité, ce n’était pas un accident. Il s’agissait d’Émilie, assassinée par son ancien compagnon à 34 ans. Il l’avait attachée sur les rails et s’est suicidé au moment du passage du même train.

Émilie, Titiou Lecoq lui a consacré quelques lignes, dans un article paru sur Slate. Aux côtés de nombreuses autres femmes.

Un travail de fourmi pour documenter les féminicides

Ça fait des mois que Titiou Lecoq recense, notamment grâce à la presse quotidienne régionale (« PQR »), les cas de femmes assassinées. Et son constat est glaçant.

« En réalité, ce n’est pas une gifle ou un coup de pied qui aurait malencontreusement entraîné la mort. L’homicide involontaire est l’exception, il représente moins de 10% des cas.

Bien sûr, avant la mise à mort, il y a souvent eu des violences mais ces femmes ne meurent pas de coups. Elles meurent parce qu’on a décidé de les tuer. »

On perçoit la colère à travers ses mots, et honnêtement, je ne peux que la comprendre. D’autant plus quand on continue de voir le sujet si peu ou si mal traité.

L’effroyable banalité des féminicides

On voit s’égrainer au fur et à mesure les cas de féminicide, dans une effroyable banalité. Un seul d’entre eux est déjà trop, et l’accumulation rend le phénomène insupportable.

« En général, on tue sa femme chez elle. Parfois en présence des enfants. »

À partir de cette revue de presse quotidienne, on prend conscience de l’ampleur et du caractère récurrent de ces actes de « folie ». On réalise qu’il s’agit d’un phénomène systématique, pas seulement d’histoires singulières et privées.

« La folie, longue ou passagère, ne s’affranchit pas des règles du genre, ni des constructions sociales. Elle ne balaye pas tout sur son passage. Au contraire, elle révèle les biais les plus sombres de notre société. »

La suite, incroyablement poignante et nécessaire, à lire sur Slate.

À lire aussi : Les violences conjugales n’ont rien de « passionnel » : ce n’est pas l’amour qui tue


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Les Commentaires

6
Avatar de JAK-STAT
12 février 2019 à 19h02
JAK-STAT
Et on est qu'en février
2
Voir les 6 commentaires

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