C’est le choc pour l’univers de la mode (j’ai l’impression de te parler d’un monde obscur comme l’Upside Down de Stranger Things et ça me fait rire) : le concept store Colette fermera ses portes après 20 ans passés à nous envoyer du rêve.
Colette annonce qu’elle fermera ses portes en 2017
« Toutes les bonnes choses ont une fin. Après vingt années exceptionnelles, Colette devrait définitivement fermer ses portes le 20 décembre prochain.
Colette Roussaux arrive à l’âge où il est temps de prendre son temps ; or, Colette ne peut exister sans Colette. »
Ces dernières années, c’est sa fille, Sarah Andelman, qui s’occupait de la boutique.
Située rue Saint Honoré à Paris, elle m’a fait autant briller les yeux que me coller les boules parce que tout y est trop cher pour moi.
J’avais envie de te parler de cette véritable institution, parce que finalement, sa fermeture me bouleverse plus que je ne le croyais.
Colette Paris, la boutique de référence, l’institution
Tu le sais peut-être, j’ai fait des études de stylisme et modélisme, d’abord à Lyon.
Quand on avait la chance de venir une journée à Paris pour faire un salon des professionnels du textile, nos professeurs ne manquaient pas de citer Colette parmi les boutiques à ne surtout pas louper en étant dans la capitale.
Un peu comme on conseillerait d’aller visiter un musée de renom. Et pour cause, dans ce concept store, des marques émergentes comme des institutions ont leur place.
À l’étage, on peut voir des silhouettes mode des plus pointues. J’y suis donc allée, avec d’autres personnes de la promo, le carnet de croquis ouvert. On était prêt•es à bouffer de l’inspiration à la pelle.
Colette rue Saint Honoré, une bulle d’air frais…
Il y a encore quelques mois, j’avais un petit blocage créatif, et j’ai demandé à Clem de sortir prendre l’air.
Destination Colette, où tu peux t’immerger dans des univers différents que ce soit grâce à leur partie librairie magazine (je te parle pas de la sélection que tu vois au Relay avant de prendre ton train), à toute leur partie sneakers/sportswear ou à leur exposition en cours (de photos notamment).
Tu vois autre chose, des pièces aux finitions sublimes, des objets complètement WTF ou au contraire design, tu vas tester des dizaines de couleurs de rouge à lèvres comme tu prends ta palette d’aquarelle, tu fais le plein de beau. Superficiellement, avec légèreté, juste du beau et du fun.
… Très (bien) fréquentée
En 20 ans, la boutique est devenue une vraie institution, pour tout le monde, étudiant•es comme fashionista•s, designers, journalistes et artistes.
Pour l’anecdote, avec les copains de classe, on avait même croisé Karl Lagerfeld.
Non c’est pas moi.
Ça paraît bête dit comme ça, mais imagine : j’avais 18 ans, j’étais jamais allée à Paris et je me retrouvais dans cette boutique si inspirante, où je pouvais voir en vrai des fringues des plus grandes maisons (sans les toucher, faut pas déconner).
Et v’la que je croise un artiste comme Karl Lagerfeld. Ça fait quelque chose, crois-moi.
C’est une histoire d’autant plus marrante qu’Harpers Bazaar explique que Colette serait la seule boutique où le créateur se rend.
Colette, une griffe qui a l’œil
J’y ai surtout découvert de jolies marques.
Je pense à Maison Michel et ses couvre-chefs incroyables même si pas toujours à mon goût, aux finitions irréprochables.
J’y ai vu du Comme des Garçons, Erdem, Ashish, en direct live pour la première fois. Harper’s Bazaar explique que Colette a même été la première à présenter du Rodarte ou Proenza Schouler.
La vitrine de Colette à l’occasion de la rétrospective sur Rei Kawakubo au Met
C’est là-bas que je feuilletais un magazine Dazed & Confused pour la première fois. Et toutes ces marques m’ont accompagnée pendant mes études, mes lectures, mes recherches.
Colette, que va devenir la fameuse adresse ?
La boutique fermera donc ses portes le 20 décembre. Dans son post Instagram, Colette nous apprend que c’est a priori Yves Saint Laurent qui reprendra l’adresse.
Et en y rependant, Colette, c’était aussi pour moi ce que je détestais dans la mode. Son snobisme, sa supériorité d’être « trop bien pour toi ».
C’est une ambivalence qui commence à me quitter maintenant, parce que je convoite moins la mode que je l’apprécie. Un peu comme une vieille amie que tu jalousais petite d’avoir eu le camping-car Barbie, et que tu regardes avec tendresse aujourd’hui.
Même la Barbie Colette a l’air de plus se sentir.
C’est comme ça que je regarde Colette, comme une vieille pote, avec qui j’ai passé de bons moments, qui m’a accompagnée pendant ma formation mode en me racontant de belles histoires, et dont je garderai un fabuleux souvenir à paillettes.
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Les Commentaires
Dommage de n'avoir pas parler du fameux bar à eau