ClassX : des classiques avec du cul en bonus

« Un classique est éternel, à condition de ranimer la flamme de temps en temps » : chez La Musardine, on ne plaisante pas quand il s’agit de redonner un peu de pep’s aux grandes oeuvres de la littérature. La maison d’édition lance une nouvelle collection, joliment (non) intitulée ClassX, au principe totalement WTF : ressortir en version intégrale des classiques en y ajoutant des scènes érotiques écrites dans le même style que l’oeuvre. Les deux premiers livres prévus dans cette collection sont Carmen, de Prosper Mérimée (scènes XXX par Paul Joseph), et Manon Lescaut, de l’Abbé Prévost (coquineries par Carlo Vivari).

« Ces textes ont pris la couleur rose d’une nouvelle naissance. Nous avons fait écrire aux auteurs ce qu’ils voulaient vraiment dire et nous, lecteurs, pouvons désormais lire ce qu’adolescents nous avions fantasmé, entre les lignes de ces grands textes. »

Ah okay.

Je dois avouer que ma curiosité est piquée : sur quoi se basent-ils pour déclarer avoir « fait écrire aux auteurs ce qu’ils voulaient vraiment dire » ? Sont-ils tombés sur des écrits exclusifs du style « Mon cher frère, tu me voy bien marri : par ordre du Roy, me voilà forcé de censurer mon orgie romaine de huit feuillets ; tant d’encre gâchée, cela me désole » ? Ont-ils inventé, en cachette, une machine à voyager dans le temps ? Tant de questions qui, je le déplore, ne trouvent pas de réponse.

Cela dit, inclure des scènes de sexe « dans le style de l’auteur », ça se fait depuis très longtemps, et ça a même un nom : la fanfiction

. Si toutes les fanfics ne sont pas érotiques, beaucoup répondent à cette envie de frotti-frotta littéraire (oui, vous pouvez lire les ébats d’Hermione et de Ginny si vous le voulez ; non, vous n’êtes pas obligé-e-s, vraiment). Sauf que c’est bien souvent gratuit, que ça demande une profonde connaissance et un vrai amour de l’oeuvre, et que ce n’est pas enrichi par un bandeau un peu racoleur « avec des scènes érotiques ».

Du coup, je me demande ce qui va venir plus tard. L’archipel du Goulag et de l’onanisme ? L’Écume des jours (et de la culotte) ? La possibilité d’une île naturiste ? Crime et châtiment dans le donjon SM ? Orgueil et préjugés et lingerie fine ? Cent ans de solitude avec ma main droite ? Les coucougnettes de la colère ? Autant le vent emporte mon soutif ? Tout ce champ de possibles, c’est dingue.

Quel livre seriez-vous prêtes à relire avec des scènes chaudes comme une baraque à frites ?

– via

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